Le Témoin Haïti a récemment eu le privilège d’interviewer Darline Honoré à l’occasion de la sortie de son livre provocateur intitulé « À défaut d’orgasme ». Dans cet entretien, elle partage les motivations derrière son choix de titre intrigant et révèle l’inspiration qui a alimenté la création de ce roman audacieux.
Vous publiez « À défaut d’orgasme ». De quoi parle votre ouvrage ?
Darline Honoré : À défaut d’orgasme est mon 4e ouvrage. C’est un livre « miroir ». Un livre qui va mettre le lecteur face à lui-même en l’invitant à questionner son rapport avec l’autre sexe. C’est un roman qui campe 5 protagonistes qui sont toutes des femmes qui remettent en question leur rapport avec leur conjoint, le traitement que ce dernier leur donne et qui décident d’en finir. Quoique le titre pourrait laisser croire que le livre s’adresse exclusivement ou beaucoup plus aux femmes, mais « À défaut d’orgasme » cible aussi bien les hommes que les femmes.
Le viol, la violence conjugale, le plaisir féminin, le tabou de l’orientation sexuelle mis à part, le bouquin est aussi une mise à nu de la situation carcérale des femmes.
L’inspiration, vous l’avez puisée dans vos propres expériences ou des observations du monde qui vous entoure ?
Je travaille sur le livre « À défaut d’orgasme » depuis deux ans, comme je te l’ai mentionné. Au début, j’avais en tête une toute autre histoire. Je me suis focalisée sur la situation carcérale des femmes après une entrevue que j’ai eue avec une ancienne détenue. Elle m’avait partagé, d’une certaine manière, les réalités vécues par les femmes en prison. J’ai donc relié cette touche de sexualité, que l’on reconnaît dans mes textes, à cette dure réalité. Mon livre est à la fois un récit puisé dans mes propres expériences (chacune des histoires de ces femmes représente en partie la mienne), mais également ancré dans la réalité sociale de notre communauté. La sexualité, en tant que tabou avec toutes ses implications, ainsi que le système judiciaire chancelant, sont des thèmes que j’explore simultanément dans mon écriture.
Est-ce que votre livre est d’un genre particulier ?
C’est un livre que je qualifierais de social agrémenté bien sûr d’une petite touche de sexualité, qui est mon sujet de prédilection.
Comment avez-vous diffusé l’ouvrage ? Avez-vous publié en autoédition ?
Les réseaux sociaux m’ont été d’une grande aide dans la promotion de l’ouvrage. Ce dernier est publié par les Éditions Couleur d’encre.
Pour la publication, avez-vous bénéficié du soutien d’une institution, d’un particulier ?
J’avais sollicité plusieurs institutions qui, malheureusement, ne m’ont pas répondu favorablement. En revanche, j’ai bénéficié de l’aide de plusieurs particuliers, tant pour la publication de l’ouvrage que pour l’organisation de la séance de vente-signature.
Qu’éprouvez-vous avant la sortie de « À défaut d’orgasme » ? Crainte, réjouissance ? Et après ?
La réjouissance a été plus forte que la crainte. Réjouissance d’avoir finalement mis un terme à ce projet sur lequel je travaille depuis deux ans ; réjouissance d’avoir eu une si belle équipe qui m’avait accompagnée durant la promotion, et réjouissance par rapport à l’intérêt qu’avait manifesté le public pour l’ouvrage sachant que ma dernière publication date de 2018.
En plus de votre carrière d’écrivaine, exercez-vous d’autres activités professionnelles ?
Pour l’instant, je ne m’abonne à aucune autre activité professionnelle, ce qui me donne amplement le temps pour l’écriture.

Vous enchainez des séances de dédicaces depuis la sortie de « À défaut d’orgasme. Comment le public l’accueille -t-il ?
Je suis assez satisfaite de l’accueil chaleureux du public par rapport à l’œuvre.
La réaction du public est positive ? Vos lecteurs ceux qui viennent à vos séances de dédicaces ce sont en majorité des jeunes femmes ?
Assez positif ! On n’a pas vraiment fait de décompte, mais si l’on se fie aux nombreux clichés associés aux ventes de signatures, je dirais oui. Il y a plus de femmes que d’hommes.
Que représente l’écriture pour vous ?
L’écriture est pour moi une sorte d’exutoire. Une activité à travers laquelle je me livre à nue par rapport à mon vécu dès l’adolescence jusqu’à aujourd’hui.
Quel(s) conseil(s) donneriez-vous à nos lecteurs rêvant de devenir écrivains ?
Je leur dirais que c’est le premier pas qui compte. Lancez-vous et voyez ce que cela donne.
Propos recueillis par Miché de Payen