Une ouverture retardée, un parcours réduit et encadré par un important dispositif de sécurité, des groupes déguisés suivis des troupes de danseurs et bénévoles ou professionnels impliqués dans la manifestation, le carnaval de Port-au-Prince a démarré ce dimanche 19 février. Une édition diurne adaptée au contexte sécuritaire d’une capitale hantée par ses démons. D’où le thème « Rekonsilyasyon pou lapè ».
Prévu à 10 heures du matin, le coup d’envoi du carnaval a été retardé. Sur un trajet raccourci, les groupes déguisés et les bandes à pied se sont élancés près de la Tour 2004. Sur le parcours, pas moins de quatre stands ont été remarqués. Devant eux, ont défilé les « Arabes », les « Bœufs lanceurs de cordes », des troupes de danseurs, les « Nèg marron», enduits de sirop de sucre de canne qui représentent les personnages mythiques de l’époque coloniale, esclaves rebelles et fugitifs qui refusaient la soumission.
Le grand défilé costumé était artistiquement pâle avec aucun char allégorique, aucun masque ou costume présentant la flore et la faune haïtiennes, ou bien des animaux en voie d’extinction ou déjà disparus de la planète. Les « jambes de bois », les « Gwo bouda » voire les personnages « zèl Mathurin » et « Chaloska » n’y étaient pas représentés.
Un public clairsemé a assisté au défilé des bandes à pied, qui a démarré aux alentours de 14heures 30. Jaguar, Soul rasta, Grap plezi on the move, orijinal bèl bèbèt, Flash band, chill band, Raram , Shabba Level ont assuré l’animation. Plus tard, les chars de Rockfam et celui de Izolan ont livré leur performance mais n’ont pas drainé la grande foule.
