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Résilience des bouquinistes face aux défis de la rentrée scolaire en Haïti

En Haïti, alors que les librairies formelles sont des acteurs traditionnels dans la vente de livres, une grande partie du marché se fait de manière informelle, particulièrement en cette période de rentrée scolaire. Les bouquinistes et marchands de rue jouent un rôle essentiel en offrant des livres à des prix abordables, bien que souvent il s’agisse de copies. Cette alternative, bien que non officielle, est une solution que de nombreux parents adoptent pour faire face aux difficultés économiques. À Pétion-Ville, cependant, les étalagistes sont confrontés à des défis croissants.

Les vendeurs de livres de cette zone expriment leur frustration face à une baisse des ventes. L’insécurité persistante, qui impacte de nombreuses activités économiques, est un obstacle majeur. Cependant, un problème plus spécifique est pointé du doigt : les directeurs d’écoles privées qui obligent les parents à acheter les manuels scolaires directement auprès de l’école, réduisant ainsi considérablement les opportunités pour les bouquinistes.

« Cette année, nous sommes dans une impasse, presque incapables de gagner de quoi survivre. Que ferons-nous pour préparer la rentrée de nos propres enfants ? » confie un jeune vendeur désespéré. À cela s’ajoute le fait que le déplacement des citoyens, en raison de l’insécurité, a considérablement réduit la fréquentation des marchés, ce qui affecte la vente des fournitures scolaires.

Un autre commerçant sur la route de Frères ajoute : « La vente est en baisse, les parents se contentent de marchander. Cela montre que beaucoup d’entre eux sont incertains quant à la réouverture des classes, prévue dans moins de deux semaines. »

Le problème ne touche pas seulement les marchands de livres. Les vendeurs de tissus, qui fournissent les matériaux pour les uniformes scolaires, et les librairies formelles partagent les mêmes préoccupations. Ils appellent le ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP) à intervenir pour réguler les pratiques des écoles qui se lancent dans la vente de fournitures, empiétant ainsi sur les activités des commerçants traditionnels.

Cependant, tout n’est pas sombre. Certains marchands, comme ceux de la route de l’Aéroport, se disent satisfaits de leurs ventes. « Je vends très bien mes livres, et ils sont en bon état », déclare Elourde, une jeune marchande. Pour elle, la demande reste stable, car elle parvient à offrir des prix attractifs.

Cette disparité se reflète aussi dans le témoignage de Katia, une mère de famille à Tabarre : « Pour nous, c’est un soulagement de pouvoir acheter des livres moins chers. » Ces opportunités permettent à certains parents de mieux gérer les coûts élevés de la rentrée, allégeant ainsi la pression financière.

En somme, malgré les nombreux défis, le marché informel des livres en Haïti montre une résilience admirable. Que ce soit à Pétion-Ville, Tabarre ou sur la route de l’Aéroport, les commerçants et les parents cherchent des moyens de s’adapter aux circonstances et de réussir à leur manière. Une fois de plus, ce contexte témoigne de la capacité des Haïtiens à faire face aux difficultés tout en cherchant des solutions positives pour leur avenir et celui de leurs enfants.

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