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Haïti, la force d’un peuple qui refuse de plier

Les rues de Port-au-Prince sont bondées, bruyantes, chaotiques. Entre les klaxons assourdissants des motos, le va-et-vient incessant des marchands et les éclats de voix qui fusent sous les parasols usés par le soleil, la vie continue. Pourtant, à chaque coin de rue, l’ombre de l’insécurité plane. Les visages fatigués, les regards méfiants, les pas précipités trahissent une réalité connue de tous : ici, personne ne sait de quoi demain sera fait. Mais malgré tout, ils sont là. Ils avancent. Ils refusent de céder à la peur.

Bergeline, une femme d’une quarantaine d’années, se lève à l’aube chaque matin, traverse la ville pour rejoindre son lieu de travail, même lorsque les rues semblent hostiles. Elle sait que chaque sortie est un risque, mais elle n’a pas le choix. « Si je reste chez moi, qui va payer l’école de mes enfants ? Qui va mettre de la nourriture sur la table ? » Ses paroles sont simples, mais elles portent en elles la résilience d’un peuple qui a appris à survivre dans l’adversité. Autour d’elle, d’autres marchent avec la même détermination. Wilkens, chauffeur de taxi-moto, ajuste sa casquette avant de démarrer. Il sait que la journée ne sera pas de tout repos, qu’il devra slalomer entre les embouteillages et les zones à risque, mais il ne peut pas se permettre d’abandonner. « Chaque jour, je me dis que je pourrais ne pas rentrer chez moi. Mais si je ne travaille pas, ma famille ne mangera pas. Alors je prends le risque. »

Le marché est une véritable fourmilière. Les marchandes, souvent debout depuis l’aube, s’affairent à arranger leurs produits avec soin. Des mangues bien mûres, des avocats, des épices aux couleurs vives forment un tableau vivant où se mêlent le bruit et l’odeur de la ville. Certains s’arrêtent pour marchander, d’autres jettent un regard rapide avant de poursuivre leur route. Dans cette agitation quotidienne, chacun tente de se frayer un chemin vers un lendemain meilleur. Une dame, un foulard attaché sur la tête, sourit malgré l’épuisement. Elle vend ici depuis des années et sait que, peu importe les difficultés, elle reviendra demain. « La vie est dure, mais on n’a pas le droit de se laisser aller. Il faut se battre. »

Port-au-Prince et ses environs sont marqués par la peur, mais la ville refuse de s’arrêter. Les tap-taps continuent de rouler, les écoliers en uniforme bravent les dangers pour se rendre en classe, les commerçants ouvrent leurs portes, espérant une meilleure journée que la veille. Ce peuple, souvent mis à genoux par les crises, trouve toujours la force de se relever. Il sait que personne ne viendra le sauver, alors il se bat, seul, avec ce qu’il a, avec ce qu’il est.

Il y a dans ce quotidien rude une leçon d’humanité qui force l’admiration. Haïti ne se résume pas aux titres alarmants des journaux. Derrière les chiffres et les drames, il y a des visages, des histoires, des âmes courageuses qui refusent de renoncer. C’est cette énergie, cette rage de vivre, qui fait la véritable richesse de ce pays.

Quand on regarde ce peuple avancer, malgré les obstacles, malgré les incertitudes, on comprend que l’espoir n’est pas mort. Il est dans chaque pas que ces hommes et ces femmes posent avec courage sur la terre haïtienne. Il est dans chaque sourire arraché à la fatigue, dans chaque regard tourné vers un futur qu’on refuse de laisser s’effondrer. Haïti souffre, mais Haïti tient debout. Et tant que ce peuple continuera de marcher, il y aura toujours une lueur au bout du chemin.

NEWFriday, February 28th

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