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L’hyperhidrose : quand la transpiration devient un fardeau silencieux

Il y a des malaises qu’on tait, parce qu’ils paraissent trop banals pour être pris au sérieux. L’hyperhidrose en fait partie. Ce mot médical, à première vue anodin, cache pourtant une réalité lourde pour celles et ceux qui en souffrent : une transpiration excessive, incontrôlable, souvent injustifiée, qui vient perturber le quotidien le plus simple.

Transpirer, c’est naturel. C’est même vital : le corps régule sa température, élimine certaines toxines, et réagit à des émotions fortes. Mais quand cette réaction devient chronique, même au repos, même en l’absence de chaleur ou d’effort, elle peut devenir handicapante. Les mains trempées au moment de serrer une poignée, les auréoles permanentes sous les bras malgré l’usage des déodorants les plus puissants, les pieds humides dans les chaussures dès le matin… Pour certains, c’est un combat silencieux, parfois honteux, souvent incompris.

Il ne s’agit pas simplement d’un excès d’humidité corporelle. L’hyperhidrose isole, affecte la confiance en soi, limite les relations sociales, influence les choix vestimentaires, professionnels, affectifs. Beaucoup développent des stratégies d’évitement : ne plus porter de vêtements clairs, éviter les présentations en public, refuser une poignée de main. Et pourtant, très peu osent en parler. Par peur du ridicule, ou parce qu’on leur a fait croire que “ce n’est pas si grave”.

Mais il faut le dire : ce n’est pas une fatalité. Il existe des traitements. Certains sont topiques, d’autres médicaux, parfois chirurgicaux dans les cas extrêmes. Des solutions comme les injections de toxine botulique, les traitements par iontophorèse, ou encore certaines interventions ciblées peuvent offrir un vrai soulagement. Le plus important reste de consulter. Car chaque cas est unique, et mérite une écoute attentive.

Dans un monde où l’image de soi prend de plus en plus de place, il est temps de prendre au sérieux ces souffrances invisibles. L’hyperhidrose n’est pas un caprice du corps, ni un manque d’hygiène, encore moins une faiblesse. C’est une condition réelle, qui mérite compréhension, accompagnement, et respect. Il est urgent de briser le silence autour de ces gouttes de sueur qui, pour beaucoup, deviennent des gouttes de trop.

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