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Pétion-Ville et Thomassin : des jeunes à l’initiative d’un rapprochement inédit avec la police

Dans une société profondément marquée par les tensions et la méfiance entre forces de l’ordre et population, une série d’actions locales récentes vient briser la routine du soupçon pour laisser place au dialogue. À Pétion-Ville et Thomassin, des jeunes citoyens se sont mobilisés autour d’un projet novateur qui place l’humain, la compréhension mutuelle et les droits fondamentaux au centre des priorités.

L’idée est née d’un constat simple : sans confiance, il n’y a pas de sécurité durable. C’est dans cet esprit que l’organisation Gouvernance Group, appuyée par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, a mis en place une initiative visant à renforcer les liens entre la jeunesse et les agents de la police nationale.

Plutôt que de rester dans l’abstrait, le programme a misé sur des interventions concrètes. Nettoyage de postes de police, échanges directs entre jeunes et policiers, discussions ouvertes sur les réalités du terrain et les attentes de chacun : autant d’actions qui traduisent une volonté commune de reconstruire une relation abîmée, souvent marquée par l’incompréhension et la peur.

Du côté des participants, l’engagement est palpable. Pour nombre de jeunes, il s’agissait de leur première interaction apaisée avec des représentants de l’ordre. Les policiers, eux aussi, ont joué le jeu. Ils ont partagé leurs propres difficultés, exprimé leur besoin d’être mieux compris, et accueilli les critiques dans un esprit constructif.

Lors d’un atelier, l’inspecteur Bontemps a pris la parole pour saluer cette nouvelle dynamique : « Sa jèn yo ap fè a se pa ti bagay. Lè gen ouvèti, gen posiblite pou chanjman. » Selon lui, cette initiative offre une autre manière de penser la sécurité, loin des modèles imposés, en valorisant le dialogue et la collaboration.

Ce processus, s’il reste modeste en apparence, pourrait bien représenter une voie alternative pour repenser les rapports entre institutions et communautés. À l’heure où les crises s’accumulent, de telles démarches témoignent d’une volonté de changement portée par ceux que l’on entend rarement : les jeunes de terrain.

Plutôt que de céder à la résignation, ces actions proposent un autre récit, fait d’écoute, de respect mutuel et de responsabilité partagée. Et si c’était là un des chemins possibles vers une paix durable ?

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