Trois ans après la radiation à vie du docteur Yves Jean-Bart par la FIFA, le football haïtien s’enlise dans une crise sans précédent, qui entrave sa bonne marche. Articulé autour des championnats nationaux et des compétitions internationales de nos sélections, il est à la traîne. La FHF, dirigée par un comité de normalisation intronisé par la FIFA en janvier 2021, est prise dans l’engrenage de dirigeants rétrogrades, incapables de transcender pour travailler au bien-être collectif.
La crise du football haïtien, découlée des accusations d’actes d’abus sexuels portées contre Yves « Dadou » Jean-Bart, banni par l’instance mère du football, s’est aggravée au cours de ces deux dernières années. Le football local est à l’arrêt, l’académie « Camp Nous » est fermée, les sélections juvéniles sont à la ramasse et la sélection masculine, enchaîne les mauvaises performances dans les compétitions internationales. À Moins d’un mois de la date butoir du mandat du comité de normalisation de la FHF, c’est l’incertitude totale sur la décision qui sera prise au terme de ce mandat.
La FIFA laisse planer le doute sur l’avenir du football haïtien. Elle ne s’est toujours pas manifestée, pour décider du sort du comité de normalisation, dont le mandat arrive à terme le 20 novembre prochain. L’année dernière à pareille heure, elle avait prorogé le mandat du comité, au mépris des revendications de certains clubs, qui exigeaient le départ sans condition de ses membres, qui disaient-ils, ont piteusement échoué dans l’accomplissement de la tâche qui leur a été confiée, laquelle consistait à la gestion des affaires courantes, la révision des statuts et l’élection d’un nouveau comité exécutif pour prendre les rênes de la FHF. Deux ans après la prise de fonction des membres du CN, aucune démarche n’a été entreprise auprès des clubs pour enclencher le processus devant aboutir à l’élection d’un nouveau comité exécutif à la FHF.
À quelques jours du terme du mandat du comité de normalisation, il est évident qu’il n’y aura pas d’élection au sein de la FHF pour un nouveau comité exécutif, laquelle devrait être organisée sur la base des statuts révisés comme l’exige la FIFA. Pour l’heure, la révision statutaire qui est une condition sine qua non pour l’organisation de l’élection, n’est pas à l’ordre du jour. Les protagonistes de la crise, n’ont rien fait pour sortir le football du gouffre dans lequel il se trouve. D’un côté, les responsables de la FHF, n’ont montré aucune capacité à redresser la situation. Ils ne se sont pas élevés à la hauteur des enjeux auxquels est confronté le football haïtien. D’un autre côté les dirigeants des clubs, n’ont manifesté aucun intérêt véritable pour collaborer avec les membres de la structure de normalisation.
Tout compte fait, après plus de deux ans en poste, le comité de normalisation n’a malheureusement pas accompli la tâche qui lui a été confiée. Les dirigeants des clubs ne lui ont certes pas facilité les choses, mais, il n’a pas non plus été à la hauteur de sa mission. Aucun pas n’a été franchi pour sortir le football haïtien des sentiers battus. Aucune décision n’a été prise pour la réouverture de l’académie Camp Nou, temple par excellence de la formation de nos jeunes. Aucune démarche n’a été enclenchée auprès des clubs pour travailler sur la révision des statuts, en définitive, rien n’a donc été fait pour permettre au football haïtien de reprendre la voie de la légalité. L’élection d’un nouveau comité à la tête de la FHF est de toute évidence, l’alternative à cette crise qui a déjà beaucoup trop duré.
Ricot Saintil
