Les jours se suivent et se ressemblent pour le sport haïtien. Organisé de manière informelle, sans un cadre juridico-légal, il peine encore à répondre aux exigences du temps et aux besoins de ses principaux acteurs. Devenu depuis plus de 30 ans un pôle de développement économique et social incontournable, le sport est organisé, structuré et dirigé par des institutions internationales et nationales, qui assure sa bonne marche. En Haïti, les acteurs qui l’organisent, ne comprennent toujours pas, qu’ils sont face à un phénomène social total, dont les enjeux sont d’ordre politique, social, culturel, économique et bien d’autres encore. Ce phénomène aux enjeux multiples, malheureusement n’est encadré par aucun texte loi. Cette situation fragilise le milieu sportif, laissant le champ libre aux institutions internationales et nationales d’agir comme bon leur semble. Face à l’importance du sport à travers le monde, il est évident que l’Etat haïtien, qui a l’initiative des lois, doit prendre des dispositions pour doter le sport d’un cadre juridique et organisationnel.
Le sport en Haïti, n’échappe pas au sous-développement qui caractérise la société haïtienne, ni à l’irresponsabilité de l’Etat vis-à-vis des différents secteurs œuvrant dans le pays. Le sous-développement du sport haïtien, est caractérisé par le manque d’infrastructures sportives, de ressources humaines qualifiées, d’investissements et surtout par l’absence d’un cadre juridique et organisationnel. Le sport à l’échelle internationale est encadré par des textes de lois. Le mouvement sportif international dont le Comité international olympique est l’autorité suprême, est règlementé et codifié. Il est régi par des lois, qui définissent son cadre de fonctionnement. En Haïti, c’est le vide total. L’Etat, certes dispose d’un ministère des sports, mais ce dernier n’a même pas une loi organique. Ses responsabilités en matière de promotion, d’organisation, d’orientation et de régulation du sport, ne sont pas définies par la loi. D’où le caractère informel de l’intervention de l’Etat dans le milieu du sport.
Le cadre juridique et organisationnel du sport, est une prérogative de l’Etat. Ce dernier doit institutionnaliser l’intervention des différents acteurs dans le secteur, pour permettre à tout un chacun de jouir des bienfaits du sport, qui s’est révélé être un outil de développement et de paix. Il contribue au bien-être et à la santé, il est aussi un élément de développement durable, il peut également renforcer le PIB d’un pays et participer pleinement à son développement. Dans des pays à faible revenu comme Haïti, le sport peut être un moyen de sortir des milliers de jeunes de la pauvreté. D’où la nécessité pour l’Etat de l’encadrer afin de le doter d’infrastructures adéquates et d’injecter des fonds suffisants pour son développement total. Doter le sport d’un cadre juridico-légal, est l’apanage de l’Etat, néanmoins il est de la responsabilité des acteurs qui interviennent dans le secteur d’exiger à l’Etat de l’adopter sans aucune condition.