Bienvenue!

À la découverte d’Acul-du-Nord : un coin de paix, d’histoire et d’humanité au cœur d’Haïti

Il existe des lieux qui échappent au vacarme, des endroits que le tumulte du monde contourne comme par respect. Acul-du-Nord en fait partie. Perché dans le département du Nord, entre collines discrètes et chemins de poussière tranquille, ce coin d’Haïti a la grâce rare d’exister à l’écart du fracas sans jamais se sentir oublié.

Le pays, dans son ensemble, traverse l’inquiétude comme on traverse une mer agitée : à la rame, avec crainte et courage. Mais ici, c’est comme si le temps s’était mis à marcher plus lentement. Les rivières n’ont rien perdu de leur transparence, les arbres ne craignent pas la tronçonneuse, et les coqs chantent encore sans être couverts par les sirènes. Il n’y a pas de mise en scène. Acul-du-Nord est simplement fidèle à lui-même.

Les habitants, eux, ont conservé quelque chose de précieux : l’élégance de l’accueil. Ils ne jouent pas aux hôtes parfaits, ils le sont naturellement. On vous ouvre la porte avant même que vous ne frappiez. On vous salue avec le cœur, pas avec les convenances. Ils ne vivent pas dans l’abondance, mais dans une dignité tranquille que l’on ne peut qu’envier.

Le décor est modeste mais habité. Les maisons n’ont pas toutes les finitions d’une grande ville, mais elles tiennent debout, comme les gens d’ici. L’eau coule, les enfants jouent, les anciens parlent encore sous les vérandas. Il y a de la vie, de la vraie, celle qui ne fait pas de bruit mais qui dure.

Le seul silence un peu amer, c’est celui des institutions. Acul-du-Nord, malgré sa vitalité, n’a pas encore été pleinement embrassée par les bras de l’État. Pas de banque, peu de structures modernes, comme si le progrès avait oublié de s’arrêter ici. Pourtant, rien ne manque pour que cette commune devienne un modèle de paix durable, une vitrine du possible. Il suffit juste que les regards officiels cessent de la sauter comme une virgule.

Mais peut-être est-ce aussi ce manque qui protège encore Acul-du-Nord de certaines dérives. Peut-être que l’absence de bruit politique laisse la place à un autre genre de gouvernance, celle du respect mutuel et du rythme partagé. Ici, l’insécurité ne fait pas partie du décor. On sort quand on veut, on rentre sans inquiétude. Cela semble banal, ailleurs. Ici, c’est un privilège.

Ceux qui sont fatigués de l’agitation peuvent venir y reposer leur esprit. Ce n’est pas un lieu de fuite, mais un point d’ancrage. Une manière de retrouver l’essence même d’Haïti. Car malgré tout ce qu’on dit d’elle, Haïti reste debout, fière, belle dans ses silences et dans ses rires. Acul-du-Nord est là pour le rappeler.

Et peut-être que dans quelques années, quand les cartes postales seront à nouveau remplies de sourires sincères, de montagnes paisibles et d’eaux claires, ce nom Acul-du-Nord reviendra souvent. Comme un secret que l’on a enfin décidé de partager.

De la même catégorie