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Championnat national spécial : l’acharnement excessif du Comité de normalisation sur une compétition vouée à l’échec

Même si Port-au-Prince était réduit en cendres, que la situation socio-politique et sécuritaire soit désastreuse, et que le pays soit à genoux, les membres du Comité de normalisation s’accrocheront à leur ineptie de championnat national spécial. Cela leur fournira à la vérité, un solide alibi en vue d’une possible troisième prorogation de mandat par la FIFA en novembre prochain. En somme, la situation actuelle du pays arrange les affaires des membres du Comité de normalisation.

La reprogrammation de la première journée du championnat national spécial, initialement reportée la semaine dernière, a pris tout le monde par surprise en étant fixée pour ce weekend, malgré le chaos qui sévit actuellement dans le pays. Il semble y avoir une sorte de course contre la montre de la part de la FHF, déterminée à organiser ce championnat spécial dans un contexte caractérisé par de nombreuses incertitudes. Alors que la FHF s’acharne à relancer les équipes, la situation sécuritaire du pays se détériore, marquée par des scènes de violence, de pillage et d’incendies de bâtiments publics. Dans ces circonstances, programmer des matchs de football semble relever de l’irresponsabilité de la part des membres du Comité de normalisation.

Ce championnat national spécial ne profitera certainement pas aux clubs ni aux joueurs de football. Les seuls bénéficiaires de son déroulement seront les membres du Comité de normalisation, qui auront ainsi un dossier solide pour justifier leurs actions pendant l’année. Leur priorité semble être de rester aux commandes de la FHF aussi longtemps que possible, tant que la situation le permet. Pour les dirigeants actuels, l’enjeu est de conserver tous les privilèges liés au football ; ils ne prévoient pas d’enclencher le processus menant à l’organisation d’une nouvelle élection pour un nouveau comité exécutif.

Les clubs et les joueurs de football ne bénéficieront pas de ce championnat en raison de divers facteurs. Il n’y a aucun enjeu, aucune relégation ni promotion, les équipes n’ont rien à défendre sur le plan sportif. Les clubs ne pourront pas compter sur les recettes des matchs car le public ne répondra pas à l’appel. Les joueurs manqueront de motivation et l’attachement aux clubs suscité autrefois par le football n’est plus d’actualité. Les dirigeants ne seront pas en mesure de répondre aux besoins des joueurs. En somme, ce championnat ne sera qu’un tournoi de quartier disputé par des clubs qui ne sont pas prêts à exiger de véritables changements dans le football local.

Ainsi, les motivations principales du Comité de normalisation demeurent obscures. Il tourne en ridicule les dirigeants de clubs, qui semblent incapables de défendre leurs intérêts et ceux des joueurs de football. Aucun club n’est en mesure de définir clairement l’objectif de ce championnat. Les dirigeants se désintéressent des joueurs de football, et ceux qui acceptent de participer à ce championnat le font pour leurs propres intérêts, reléguant ceux des joueurs au second plan. Les supporters, bien que passionnés, n’ont pas voix au chapitre, malgré le fait que ce sont eux qui soutiennent les équipes. Le football, avant tout, est un spectacle destiné à divertir le public, mais le public haïtien, où qu’il se trouve actuellement, ne trouve pas de réconfort dans cette situation.

Malgré toutes les incertitudes qui entourent l’organisation du championnat national spécial, la première journée est reprogrammée. Douze équipes sont invitées à participer à ce projet, qui semble être un échec annoncé. Le Comité semble déterminé à mener à bien ce projet, négligeant ainsi sa mission principale pour laquelle il a été nommé. Le football doit certes renaître, mais à quel prix ? Ce championnat, loin d’être spécial, semble être plutôt une source de honte pour un pays en difficulté qui a besoin d’une prise de conscience collective pour se relever.

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