Plusieurs équipes ont lancé la semaine dernière, des journées de détection pour recruter des joueurs afin de constituer leur effectif. Ces séances de détection, se font probablement dans la perspective d’une éventuelle reprise des championnats nationaux de D1 et D2. Néanmoins, les chances de voir les équipes s’affronter entre elles dans les prochains mois restent un défi de taille pour le comité de normalisation.
La FHF a eu les 27 et 29 décembre 2023, deux séances de travail respectivement avec les clubs de D1 et D2. Les discussions se sont déroulées autour de la licence des clubs, la reprise des compétitions nationales etc. Un calendrier a même été proposé au club de D1. Monique André et le nouveau secrétaire général de la FHF, Patrick Massénat ont mené les débats avec les représentants des clubs. Toutefois, rien de concret n’a été décidé.
La séance de travail avec les clubs de D2 s’est révélée beaucoup plus intense, avec des exigences formulées par certains dirigeants, dont Serge Gaspard, président de Rangers de Miragoâne qui a émis des réserves sur les intentions réelles du comité de normalisation. Monsieur Gaspard, a soulevé des problèmes liés à la structure de la FHF, pour lui, il faut l’organisation d’un congrès extraordinaire pour remettre en place toutes les commissions prévues par les statuts.
La réalité aujourd’hui, c’est qu’il y a très peu de clubs qui sont en mesure de présenter un effectif. Logiquement les joueurs de football ne sont plus sous contrat. Les équipes qui ont continué à payer leurs joueurs ne sont pas nombreux, la majorité d’entre elles, les ont tout simplement abandonné à leur sort. Donc, elles ne sont plus en position de les convoquer. En plus, les Joueurs de football ne sont pas dupes, ils ont certainement leurs revendications. Les séances de détection pour certains clubs, loin d’être un exercice normal, est plutôt un moyen d’éviter un affrontement aux joueurs qui leur sont hostiles.
Après plus de trois ans d’arrêt, la reprise des compétitions nationales paraît de plus en plus difficile compte tenu de la situation du pays. Essayer de bâtir un calendrier qui tiendra compte du rapprochement géographique serait idéal. Néanmoins, le phénomène des territoires perdus, touche certains départements beaucoup plus que d’autres. L’Artibonite, est difficile d’accès, les équipes auront du mal à se déplacer d’une zone à une autre. Les gangs qui opèrent dans ce département, contrôlent pratiquement les issues. Le département de l’Ouest est frappé aussi de plein fouet par le phénomène des territoires perdus. Les équipes de la région des Palmes, auront aussi du mal à traverser la nationale # 2 pour affronter les équipes de la capitale.
Les journées de détection, si elles ne sont pas suivies de séances de préparation pour mettre les joueurs dans les conditions physiques et techniques optimales, seront une vraie perte de temps, si elles ne sont pas non plus suivies de compétitions, elles seront déficitaires pour les joueurs de football. Tout compte fait, le comité de normalisation ne doit pas mettre la charrue avant les bœufs. Il va falloir aux membres de la FHF de prendre en compte la complexité de la situation actuelle du pays, minée notamment par l’insécurité. Toute tentative de reprise, doit d’abord tenir compte de la sécurité des joueurs.
