La sélection haïtienne des moins de 17 ans a subi des défaites cuisantes lors du tournoi féminin de la Concacaf au Mexique. Dominées par le Mexique, écrasées par les États-Unis et balayées par le Canada, les Grenadières ont fait face à la réalité brutale de la fermeture de l’académie Camp Nou et à une préparation limitée. Elles ont été particulièrement dominées par les États-Unis, qui ont démontré leur supériorité grâce à une préparation ininterrompue et optimale. Cette série d’humiliations infligées à la sélection U17 représente un revers de trop pour le football des jeunes, qui accumule les échecs depuis trois ans. Il est impératif d’endiguer cette crise. Le football des jeunes est une étape cruciale dans la formation des joueurs et doit être organisé de manière à favoriser leur plein épanouissement. Exposés à de telles humiliations, nos jeunes risquent de garder des blessures psychologiques difficiles à guérir.
Le succès dans le haut niveau nécessite une planification rigoureuse et progressive. Malheureusement, les récentes performances des équipes de jeunes haïtiennes dans les compétitions internationales ont été désastreuses. Les raisons de ces échecs sont bien connues, mais peu d’actions concrètes ont été entreprises pour y remédier. En l’absence du ranch de la Croix-des-Bouquets, des alternatives auraient pu être envisagées pour héberger les jeunes et assurer leur suivi et leur développement. En les renvoyant du ranch sans garantie de leur bien-être, y compris leur alimentation, leur habillement, leur logement, leur éducation et leur pratique du football, les responsables les ont abandonnés à leur sort. En revanche, en leur fournissant un soutien adéquat, incluant un logement, une alimentation et la continuité de leur formation, ces humiliations auraient pu être évitées. C’est une opportunité manquée qui a eu des conséquences dévastatrices.
La sélection haïtienne U17 a pu susciter l’enthousiasme du public haïtien grâce à la contribution des joueuses formées à l’académie Camp Nous, qui ont remporté des victoires contre le Costa Rica et le Salvador. Malgré une préparation insuffisante, les Haïtiennes ont démontré leur supériorité face à certaines équipes de la zone Concacaf, grâce à la réputation du programme d’élite de l’académie Camp Nous, qui était une référence dans la région. Les succès de l’équipe haïtienne ont masqué les lacunes d’une sélection convoquée tardivement avant la compétition. En particulier, Lourdjina Étienne a brillé, effaçant les faiblesses collectives de l’équipe par ses performances exceptionnelles. Sa domination sur le terrain et ses buts de qualité ont été remarquables. Cependant, lorsque Lourdjina était neutralisée par les équipes adverses comme le Mexique et les États-Unis, les lacunes de l’équipe se faisaient sentir davantage. Malgré les exploits individuels de Lourdjina, la performance collective de la sélection haïtienne a été décevante, soulignant sa dépendance excessive à une seule joueuse pour obtenir des résultats positifs.
Au-delà de leur élimination, le grand public a été témoin de l’émergence d’une nouvelle étoile, Lourdjina Etienne, qui incarne la richesse de notre vivier de talents. Des joueuses telles que Lourdjina et Corventina abondent dans notre pays. Elles ont besoin de soutien et d’encadrement pour exprimer pleinement leur potentiel. Les Grenadières U17 sont des joueuses talentueuses et dévouées, mais elles souffrent de l’absence de prise en charge de la part de l’administration. Les dirigeants de la FHF semblent manquer de volonté pour restaurer un fonctionnement normal de la fédération haïtienne de football. Les performances de nos équipes semblent avoir peu, voire pas d’importance pour les membres du Comité de normalisation de la FHF. Leur priorité semble être ailleurs. Cette réalité se reflète dans la gestion des crises qui ont affecté nos équipes nationales, ainsi que dans la convocation précipitée des sélections sans une préparation adéquate.
En conclusion, le football haïtien est entravé par une évidence depuis 2021 : l’incapacité des dirigeants en place. La chute du football haïtien ne prendra pas fin tant que les membres du Comité de normalisation resteront en poste. Malgré deux prolongations de mandat par la FIFA, le Comité de normalisation refuse toujours d’organiser des élections pour un nouveau comité exécutif. Ils semblent simplement faire passer le temps. La FIFA n’a pas prévu de doter la FHF d’un comité exécutif légitime lorsque la feuille de route a été établie. Les actions des trois dernières années dans le football haïtien n’ont fait qu’affaiblir la situation. L’absence de sélectionneur pour l’équipe nationale depuis le dernier match des Grenadiers dans la Ligue A de la Concacaf est une preuve que la FHF semble saboter les chances d’Haïti de participer à la Coupe du Monde 2026. Si nos équipes de jeunes continuent de patauger, c’est une indication que les dirigeants de la FHF sont déterminés à plonger le football des jeunes dans une crise perpétuelle. Nous devons saluer le courage et la détermination de nos Grenadières des moins de 17 ans, mais nous condamnons fermement les dirigeants de la fédération haïtienne de football pour leur inaction et leur gestion désastreuse.
