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Des Haïtiens protestent contre le président dominicain à New York

Ce lundi à New York, une scène de protestation a éclaté alors que des citoyens haïtiens exprimaient leur indignation envers le président dominicain, Luis Abinader, suite à la fermeture de la frontière entre les deux nations. Cette décision controversée a été motivée par la construction projetée d’un canal sur la rivière Massacre, jetant ainsi des ombres sur les relations déjà fragiles entre Haïti et la République dominicaine.

Un groupe déterminé de Haïtiens s’est rassemblé en un mouvement de protestation ce lundi contre le président dominicain Luis Abinader, qui a récemment ordonné la fermeture des frontières avec Haïti. Cette manifestation survient alors qu’Abinader se trouve à New York pour participer à la 78e Assemblée générale des Nations unies, et il était prévu qu’il allait prendre part à une activité à l’Université Columbia, située dans le « Big Apple. »

Les manifestants, brandissant fièrement des drapeaux haïtiens et des banderoles arborant des messages hostiles envers le dirigeant dominicain, ont convergé vers l’entrée de l’université peu après l’arrivée du président.

Dans un contexte tendu, les protestataires ont qualifié Luis Abinader de raciste, accusant son gouvernement de fermer la frontière sous prétexte de protéger la République dominicaine contre les gangs qui sévissent dans certaines parties du territoire haïtien, ainsi que contre l’extrémisme politique qu’ils estiment ne pas respecter le gouvernement d’Haïti.

Lors de sa participation au Forum des dirigeants mondiaux à l’Université Columbia, Abinader a appelé au dialogue pour résoudre le conflit, un dialogue qu’il avait pourtant suspendu lui-même. Il a affirmé que la fermeture de la frontière depuis vendredi dernier était essentielle pour garantir la sécurité de la République dominicaine à court et à long terme, en empêchant les groupes extrémistes non autorisés par le gouvernement haïtien d’agir librement.

« Le pire, c’est que ces groupes extrémistes, ces gangs non autorisés par le gouvernement d’Haïti, peuvent faire ce qu’ils veulent et ainsi affecter notre sécurité. Si nous le permettons, notre sécurité sera fortement affectée non seulement à court terme, mais aussi à long terme », a plaidé Abinader, soulignant sa responsabilité en tant que président de la République Dominicaine de protéger son pays.

Malgré ces justifications, Abinader a également admis qu’il n’avait pas initialement l’intention de fermer la frontière, mais il a souligné qu’aucun autre pays dans le monde n’avait une frontière aussi périlleuse que celle de la République dominicaine. Pourtant, la décision de fermeture a été largement interprétée comme une réponse à la construction par Haïti d’un canal visant à drainer l’eau de la Rivière Massacre pour irriguer la plaine de Maribaroux.

La République dominicaine a déjà construit 11 canaux pour développer son propre territoire et améliorer sa productivité agricole. De nombreux observateurs estiment qu’Abinader est en train de favoriser les intérêts des producteurs et commerçants dominicains, qui se sentent menacés par le projet de canal du côté haïtien.

Cette initiative risque en effet de faire revenir de nombreux Haïtiens travaillant dans le secteur agricole en République dominicaine vers leur pays d’origine. De plus, une augmentation de la production agricole locale constituerait un défi pour les commerçants dominicains qui dépendent d’Haïti pour écouler leurs produits.

Dans un contexte où les tensions continuent de monter, la fermeture de la frontière entre Haïti et la République dominicaine reste un sujet brûlant qui suscite de vives réactions des deux côtés de la frontière, avec des implications économiques, politiques et sociales considérables pour la région.

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