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Faut-il exiger plus de nos Grenadières ?

Qu’est-ce qui cloche avec l’équipe féminine senior, qui peine à maintenir son statut au plus haut niveau malgré la qualité de ses joueuses ? Pourquoi doit-elle systématiquement passer par des barrages pour se qualifier dans les compétitions ? Est-ce dû à la responsabilité des entraîneurs ou à un sentiment de confort chez les joueuses, les laissant penser qu’elles sont à l’abri de toute critique ?

Lorsqu’on examine l’équipe féminine senior depuis les qualifications pour le Mondial féminin en Australie et en Nouvelle-Zélande 2023, où elle a laissé passer sa chance de qualification directe face à la Jamaïque, il est évident qu’il y a quelque chose qui ne fonctionne pas avec les filles. Les entraîneurs ont leur part de responsabilité, tout comme les dirigeants de la FHF, mais les filles ne sont pas innocentes; elles sont également responsables des déceptions des Grenadières, notamment dans leur incapacité à puiser la motivation nécessaire pour rester concentrées sur leur objectif.

Les entraîneurs, qu’il s’agisse de Calderon ou de Frédéric Gonçalves actuellement aux commandes, sont les premiers responsables des difficultés des Grenadières à maintenir leur rang dans la zone Concacaf. Nicolas Delépine, qui dirigeait l’équipe haïtienne lors des éliminatoires du Mondial féminin et pendant la Coupe du monde, n’a pas su exercer son autorité sur l’effectif. Son attitude envers les joueuses, en les traitant avec trop de ménagement et en négligeant de les recadrer lorsqu’elles commettaient des erreurs sur le terrain ou faisaient preuve d’insolence et d’attitudes de superstar, a fini par les rendre trop complaisantes. De plus, il était incapable de lire correctement les matches pour contrer le jeu des équipes adverses, ce qui lui a finalement été préjudiciable.

Le cas de Gonçalves n’est pas différent ; ses choix et l’absence de Corventina ont entraîné notre disqualification pour la première édition de la Gold Cup. Bien que ses premiers matchs laissent penser qu’il pouvait tirer le meilleur des joueuses à sa disposition, son soudain recours à un grand nombre de nouvelles joueuses lors d’un match de qualification a prouvé le contraire. Cela a créé des problèmes d’alchimie, de cohésion et d’automatismes entre les joueuses, aggravés par l’absence de Corventina, conduisant ainsi à notre disqualification.

Les échecs répétés des Grenadières sont également imputables à nos joueuses. Bien qu’elles aient progressé individuellement, leur performance collective en sélection nationale a nettement décliné. La cohésion de groupe, la motivation et la résilience qui caractérisaient cette équipe ont disparu. Elles semblent moins affectées par les éliminations des compétitions majeures, mais voient les barrages comme une opportunité de se racheter. Lorsqu’elles sont confrontées à des difficultés, elles cherchent un bouc émissaire pour expliquer leurs échecs, puis reprennent leur chemin individuel comme si de rien n’était.

De plus, leur comportement de superstar ou des joueuses sont intouchables pose problème. Certains cadres, même s’ils ne sont pas au meilleur de leur niveau, ne sont pas remis en question. Leur performance n’aide pas réellement l’équipe à progresser. Elles semblent trop confortables et ne montrent pas de respect envers les dirigeants, ce qui constitue un obstacle majeur. Lorsque des dirigeants ne peuvent pas exercer leur autorité sur certains joueurs ou joueuses de l’équipe nationale, ces derniers deviennent ingérables et pensent être au-dessus des règles.

Les dirigeants de la FHF sont également responsables car ils n’ont pas pris les mesures nécessaires pour renouveler l’équipe à temps et assurer une transition efficace. Il est inquiétant de constater que Nerilia Mondésir reste la seule attaquante de référence, tout comme d’autres joueuses cadres qui ne disposent pas de remplaçantes valables. La fermeture de l’académie Camp Nous a également contribué à cette stagnation de l’équipe féminine.

Nous devons cesser d’être indulgents envers les joueuses lorsque les résultats sont décevants. Éviter de les critiquer est une forme d’irresponsabilité de notre part. Il est temps de les pousser à se surpasser, à donner le meilleur d’elles-mêmes pour le bien du football haïtien. La non-participation de l’équipe féminine à la première édition de la Gold Cup féminine est une honte et une insulte pour notre football. Les dirigeants, tout comme les joueuses, doivent assumer leur part de responsabilité dans cette élimination.

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