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Focus de la semaine :
Des paysans haïtiens entreprennent la construction d’un canal d’irrigation le long de la rivière Massacre

Au cours du week-end dernier, des images circulant sur Internet ont captivé l’attention du public, montrant des agriculteurs de Ouanaminthe au travail pour construire un canal d’irrigation le long de la rivière Massacre, qui sert de frontière naturelle entre la République dominicaine et Haïti.

Cette initiative qui vise à fournir de l’eau aux agriculteurs haïtiens et a été largement saluée par de nombreux internautes, soulignant ainsi la capacité de l’union pour accomplir des actions positives dans l’intérêt du pays.

Selon un groupe d’Haïtiens présents sur le chantier de construction du canal, il s’agit d’une entreprise volontaire à laquelle chacun apporte son soutien afin de concrétiser ce projet. Ils ont informé les journalistes que ces travaux se poursuivront jusqu’à la réussite finale, permettant ainsi aux agriculteurs d’irriguer leurs parcelles.

La rivière Massacre, et la frontière qu’elle incarne, ont fréquemment été le cadre de problématiques liées à l’immigration, au commerce ainsi qu’à d’autres questions politiques et sociales. Elle reflète les défis et les enjeux auxquels font face ces deux nations voisines.

Il convient de noter que la rivière Massacre, dont les eaux serpentent à la frontière entre Haïti et la République dominicaine, prend son origine dans les reliefs de la cordillère centrale de la République dominicaine, une chaîne de montagnes qui traverse en son cœur le territoire national. Plus précisément, ses sources jaillissent des régions montagneuses de la République dominicaine, loin des rivages.

Après sa genèse dans ces altitudes, la rivière Massacre s’écoule vers le nord, dessinant ainsi une portion de la frontière naturelle séparant Haïti de la République dominicaine. Elle va bien au-delà d’être simplement une ligne sur une carte, incarnant une frontière naturelle qui a marqué et continue d’influencer les existences des habitants des deux côtés.

Historiquement tranquille, cette frontière fluviale a été le témoin de nombreux récits et échanges entre les deux nations, qui, dans un passé lointain, étaient unies sous l’autorité du président Jean Pierre Boyer. Cependant, tout a changé le 14 septembre 2023 lorsque le président Luis Abinader a choisi de transgresser de manière catégorique le traité de 1929, secouant la quiétude qui caractérisait cette frontière.

L’histoire de cette région est imprégnée d’une riche tradition d’échanges culturels, commerciaux et sociaux. Les villes de Ouanaminthe et Dajabón incarnent ces interactions transfrontalières et portent en elles le vécu de cette dynamique. Les marchés frontaliers, véritables carrefours des marchandises et des cultures, illustrent parfaitement cette vivacité. À travers les générations, la rivière Massacre a observé en silence ces échanges, désormais perturbés par l’égoïsme manifeste d’un individu cherchant à exploiter la situation à des fins politiques.

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