Haïti perd une voix, une plume, un esprit indomptable. Frankétienne, immense figure de la culture haïtienne, s’est éteint à l’âge de 88 ans, laissant derrière lui un héritage que le temps ne pourra effacer.
Né en 1936 à Saint-Marc, il n’a jamais été un simple écrivain. Il était une force créatrice en perpétuel mouvement, un homme-orchestre de la pensée, explorant la littérature, la peinture, la musique et le théâtre avec une passion dévorante. Son œuvre, à l’image de sa personnalité, échappait aux cases, défiait les normes et transgressait les frontières.
Fondateur du Spiralime, il a insufflé un souffle nouveau à la littérature haïtienne, un langage en spirale où se mêlent poésie, prose et chaos maîtrisé. Son roman Dézafi, premier écrit en créole, a marqué un tournant décisif dans l’histoire littéraire du pays, affirmant la place de cette langue dans l’expression artistique et intellectuelle.
Mais Frankétienne n’était pas qu’un écrivain. Il était une voix qui portait, un esprit qui éveillait. Par ses prises de position, par son engagement sans compromis pour la culture et la liberté, il incarnait une Haïti insoumise, fière, vibrante.
Aujourd’hui, le pays pleure, mais il n’oublie pas. Car un géant ne disparaît jamais tout à fait. Frankétienne rejoint l’éternité des mots et des couleurs, et son œuvre continuera d’éclairer les générations à venir.
