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Haïti : l’art de survivre et de relier les vies

Sur les routes chaotiques d’Haïti, entre la poussière et les embouteillages, se joue chaque jour un ballet méconnu mais vital. Celui des camionnettes et de leurs pilotes, ces hommes infatigables qui maintiennent le pays en mouvement. Sans uniforme ni reconnaissance officielle, ils assurent pourtant la circulation du quotidien.

Leur importance est d’abord économique. Pour quelques gourdes, ils permettent à des milliers de personnes de se rendre au marché, à l’hôpital ou au travail. Des trajets qui deviendraient sinon impossibles pour beaucoup. Mais leur rôle dépasse la simple logistique.

Ces conducteurs sont des régulateurs sociaux à part entière. Ils connaissent les visages, mémorisent les habitudes, créent de la familiarité dans l’anonymat de la ville. Leur véhicule devient un espace de conversation, d’échange et parfois de confidence.

Des noms comme ceux de Descolines Jonas ou David Joachin circulent dans certains quartiers, synonymes de fiabilité et de respect. Leur longévité dans le métier témoigne d’un engagement qui va au-delà du gagne-pain.

Face aux défis quotidiens  routes dégradées, carburant cher, insécurité  ces artisans de la mobilité font preuve d’une résilience remarquable. Ils adaptent leurs trajets, leurs horaires, leurs tarifs pour continuer à servir.

Leur disparition serait une catastrophe sociale. Sans ces liens mobiles, bien des quartiers se retrouveraient isolés, des familles séparées de leurs moyens de subsistance, des malades privés de soins.

Dans l’ombre des crises haïtiennes, ces conducteurs représentent une forme de résistance discrète mais essentielle. Leur persistance à circuler malgré tout est peut-être l’un des plus beaux symboles de la volonté haïtienne d’avancer.

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