Haïti a été parmi les invités spéciaux à la célébration de la journée internationale de langue maternelle, le mardi 21 février 2023, autour du thème « L’éducation multilingue, une nécessité pour transformer l’éducation ». Célébrée au siège de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture ( UNESCO), le ministre de l’Éducation nationale, Nesmy Manigat a mis l’accent sur la discrimination dans la langue maternelle créole où 4 millions d’élèves et d’apprenants haïtiens, souffrent de discrimination par rapport à leur culture et en particulier leur langue maternelle.
Pour le titulaire du ministère de l’éducation nationale, l’école n’est pas uniquement un lieu pour apprendre, mais un lieu pour vivre son pays, perpétuer l’héritage linguistique, construire et transmettre les valeurs et savoirs culturels, et penser le monde. « Un lieu pour parler sa langue maternelle sans être ridiculisé, un lieu pour apprendre autant des plantes médicinales indigènes que des plantes exotiques, un lieu pour apprendre à produire et à manger à la cantine scolaire les produits du terroir, donc, pour savourer sa soupe au giraumon (soup Joumou) inscrite en 2021 sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO », estime Nesmy Manigat.
En effet, la question de langue maternelle selon Nesmy Manigat, n’est pas simplement question de traduire en créole haïtien un imaginaire d’ailleurs ou un un réel importé, mais il s’agit d’un exercice pour penser le monde, penser Haïti dans sa langue maternelle, proposer des solutions aux graves problèmes, acquérir et développer des compétences du 21ème siècle, innover pour saisir les opportunités de ce monde en mouvement.
L’école multilingue, c’est aussi un pont pour maîtriser les matières scientifiques qui permettent non pas de subir le monde actuel, mais d’être pleinement citoyen-acteur de la transformation de son milieu, a ajouté le premier enseignant haïtien à la célébration de la journée internationale de langue maternelle.
