Le 16 juin 2025, la scène du siège de l’Unesco à Paris vibrera au rythme de la mémoire et de l’émotion. James Germain, l’une des plus grandes voix de la musique haïtienne, y rendra un hommage artistique au géant de la littérature Frankétienne, disparu récemment, laissant derrière lui une œuvre monumentale et une empreinte indélébile sur la culture haïtienne et caribéenne.
Porté par la Délégation permanente d’Haïti auprès de l’UNESCO, cet événement réunira des musiciens d’exception pour une soirée qui s’annonce inoubliable. À ses côtés sur scène : Mario Canonge, pianiste caribéen de renommée internationale ; Jowee Omicil, saxophoniste virtuose aux accents spirituels et jazz ; et Claude Saturne, maître percussionniste. Une réunion de talents pour honorer la mémoire d’un homme hors du commun.
Pour James Germain, cet hommage va bien au-delà de la scène. Il est avant tout une affaire de lien personnel et de reconnaissance artistique :
« Je n’ai pas été choisi par hasard, confie-t-il. Il y avait entre nous une vraie reconnaissance mutuelle. Franck admirait mon travail, et on disait souvent en plaisantant que j’étais « son fils », notamment parce que nous avons la même couleur de peau. »
L’artiste, profondément touché par cette invitation, s’est lancé dans une préparation intense. Il a replongé dans l’œuvre prolifique de Frankétienne – romans, poésie, peinture, discours – pour en saisir les vibrations, la révolte, la beauté brute, le souffle incandescent. « J’ai vraiment voulu m’imprégner de toute son énergie créatrice, de ce qui faisait la singularité de Frankétienne, pour pouvoir lui rendre un hommage sincère et habité », explique Germain.
Ce concert-hommage sera donc à l’image du poète de Dézafi et de Mûr à crever : vibrant, engagé, pluriel. Un dialogue entre mots, musiques, mémoires et héritages. Un moment de communion entre l’art et l’histoire, entre l’âme d’un peuple et la voix de ceux qui le portent haut.
Le 16 juin, l’UNESCO ne sera pas seulement le théâtre d’un hommage. Elle deviendra le lieu d’un passage de relais entre générations d’artistes, entre la parole de Frankétienne et la voix de James Germain, entre le cri et le chant.
