À l’occasion de la Journée mondiale de l’alimentation, le Programme alimentaire mondial des Nations unies (PAM) met en avant l’importance de s’attaquer aux racines de la faim et d’atténuer les chocs liés au climat.
Le PAM a souligné que pour avancer dans la lutte contre la faim, il est crucial de rendre les communautés à risque moins sensibles aux chocs climatiques et aux urgences. En cette Journée mondiale de l’alimentation, environ 4,4 millions d’Haïtiens font partie des 345 millions de personnes dans le monde confrontées à une insécurité alimentaire aiguë. Cependant, le système humanitaire peine à répondre à ces besoins. Il est aussi essentiel de réduire ces besoins humanitaires en renforçant la résilience des communautés vulnérables, tout autant que de répondre aux crises lorsqu’elles se produisent.
Jean-Martin Bauer, Directeur pays du PAM en Haïti, a souligné l’engagement du PAM à répondre aux besoins d’urgence, mais aussi à aborder les causes profondes de la faim. Cela se réalise en collaborant avec les communautés, les petits exploitants agricoles et les transformateurs de denrées alimentaires pour renforcer le système alimentaire en Haïti. Haïti étant l’un des pays les plus vulnérables aux effets des conditions météorologiques extrêmes, des mesures sont nécessaires pour aider les communautés à atténuer les effets des chocs climatiques.
Le PAM en Haïti s’efforce de renforcer la résilience des communautés face aux facteurs de stress et aux chocs climatiques en menant des activités de conservation des sols et de l’eau, la gestion des bassins versants et le reboisement. Cela comprend des investissements visant à maximiser la capacité de production des parcelles agricoles grâce à des programmes d’irrigation des canaux et de remise en état des routes.
Par exemple, dans le département de la Grand’Anse, dans les sections communales de Pestel-Duchity, le PAM a réhabilité 1,5 km de piste rurale pour améliorer la liaison entre les localités et offrir un meilleur accès aux services de base. De plus, la restauration de 2,5 km de ravine a été réalisée pour réduire l’impact négatif des inondations et aménager des parcelles pour les cultures maraîchères. Dans la commune de Corail, le PAM a permis à 1 760 ménages, principalement des riziculteurs, d’aménager 85 hectares de terres, ce qui augmentera la production dans la région.
En collaboration avec le Ministère de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle ainsi que le ministère de l’Agriculture des Ressources naturelles et du Développement rural, le PAM en Haïti s’investit dans la consolidation de ses efforts en stimulant la production et l’achat de produits locaux. Cela se réalise dans plusieurs départements pour le programme de repas scolaires, notamment dans l’Artibonite, le Centre, la Grand’Anse, le Sud, les Nippes et le Nord. Près de 120 organisations de petits producteurs sont impliquées. Chaque mois, l’équivalent d’un million de dollars d’aliments locaux est acheté pour être utilisé dans la préparation de repas scolaires, fournissant environ la moitié des 460 000 élèves servis quotidiennement avec un repas dont les ingrédients sont entièrement cultivés et transformés en Haïti.
Le PAM aide également près de 5 000 agriculteurs à renforcer leur capacité d’adaptation aux risques liés au climat en mettant à leur disposition des micro-assurances pour protéger leurs investissements productifs et réduire leur vulnérabilité face à des risques tels que des précipitations excessives ou la sécheresse. Ils adoptent de nouveaux outils pour atténuer les risques financiers au sein de leurs communautés.
De plus, à travers le programme de protection sociale adaptative pour une résilience accrue (PSARA) en partenariat avec le ministère des Affaires sociales et du Travail, plus de 23 000 ménages vulnérables dans le département de la Grand’Anse reçoivent des transferts monétaires chaque mois, ce qui leur permet de répondre à leurs besoins essentiels de manière autonome.
