La Coupe du monde 2026 se tiendra en Amérique du Nord, avec les États-Unis, le Canada et le Mexique comme pays hôtes. C’est la première fois depuis 1994 que la Coupe du monde est aussi proche géographiquement, étant à seulement 45 minutes des Etats-Unies, un peu plus loin pour le Mexique et le Canada. Cependant, malgré cette proximité, elle reste éloignée de nos préoccupations, car elle ne suscite pas réellement notre intérêt et les conditions pour s’y rendre ne sont pas à l’ordre du jour.
La proximité de la Coupe du monde 2026 avec Haïti est notable car elle se déroulera dans notre région. De plus, la voie de qualification pour notre équipe nationale est plus accessible, avec les meilleures équipes de la zone Concacaf ne bloquant pas notre chemin. Trois autres équipes de la Concacaf, en dehors des pays hôtes, auront également l’opportunité de participer, ainsi qu’une place de barragiste. C’est donc la première fois depuis 1974 que la perspective de qualification pour Haïti est aussi prometteuse, avec autant d’opportunités offertes par la zone Concacaf. La Coupe du monde semble ainsi plus proche de nous que jamais sur le plan géographique, mais elle reste distante par rapport à notre réalité actuelle.
D’autre part, la Coupe du monde reste très éloignée de nous, car nous n’avons pas encore élaboré de plan de qualification et de participation. Pour un pays comme Haïti, l’objectif de participer à la Coupe du monde devrait être une priorité à chaque édition. Cela nécessite de la part de l’instance dirigeante du football un plan d’actions claires, avec des objectifs définis et un soutien financier adéquat. Pour le Mondial 2026 en particulier, il est encore temps pour Haïti de se fixer des objectifs, mais cela impliquerait de solliciter de la FIFA un soutien financier significatif, d’exiger du gouvernement un appui financier et un accompagnement, y compris des engagements clairs envers les joueurs.
À deux mois du début des éliminatoires du Mondial, la situation actuelle est stagnante pour Haïti. Nous venons de nommer un nouveau sélectionneur qui travaille encore sur son plan de jeu et qui doit constituer une équipe à partir de zéro, sans connaître pleinement son effectif. Actuellement, il n’existe pas d’équipe haïtienne avec des joueurs clés et un style de jeu établi. De plus, la FHF doit se concentrer sur les joueurs expatriés, étant donné que les joueurs locaux ne sont pas en compétition. Comme elle l’a fait avec Kevin Duverne, la FHF devrait continuer à rechercher des joueurs d’origine haïtienne évoluant au plus haut niveau en Europe, en leur présentant un plan clair et des promesses concrètes. Convaincre ces joueurs augmenterait considérablement nos chances de qualification.
Malheureusement, aujourd’hui, l’État haïtien est en proie à une instabilité politique qui entrave toute action concertée avec la FHF pour garantir la participation à la Coupe du Monde. Malgré cela, la famille du football et la population pourraient s’unir pour soutenir la qualification. Actuellement, un Comité de normalisation dirige la FHF sans donner priorité à la Coupe du Monde 2026, cherchant principalement à maintenir le contrôle sans organiser de nouvelles élections. Cela laisse le football haïtien coincé entre les intérêts de la FIFA, qui semble satisfaite, et des membres du Comité agissant comme des marionnettes, sans mobiliser l’État, les entreprises privées, la population et la communauté du football vers un objectif commun.
La Coupe du Monde 2026 semble à la fois proche géographiquement et lointaine en termes de préparation, car nous manquons de leadership pour mobiliser le pays à travers les instances appropriées. Sans une direction responsable, nous sommes malheureusement trop éloignés pour espérer une qualification.
