Le football haïtien a pris part à plusieurs compétitions internationales en ce début d’année 2024, mais a rencontré des résultats décevants à chaque fois. Les éliminations successives de nos équipes dans ces compétitions sont devenues monnaie courante pour les responsables du football haïtien, qui semblent peu enclins à agir pour améliorer la situation, la jugeant satisfaisante.
Les éliminatoires pour les compétitions de jeunes sont fréquentes, et Haïti y participe régulièrement dans les catégories U17 et U20. Jusqu’en 2020, lors des éliminatoires U20 féminines en République dominicaine, le football haïtien s’efforçait non seulement de participer à ces compétitions, mais aussi de chercher à se qualifier. Cependant, depuis environ trois ans, la FHF, via le Comité de normalisation, se contente simplement de s’assurer que les sélections sont présentes, sans accorder une grande importance aux résultats.
Depuis 2021 jusqu’à ce jour, les performances des équipes juvéniles haïtiennes dans tous les tournois ont été décevantes. La politique mise en œuvre par le Comité, notamment le renvoi des jeunes suivi de la fermeture de l’académie Camp Nous, a eu pour effet de plonger le football des jeunes dans une spirale descendante. Aucune stratégie visant à revitaliser le football des jeunes n’a été envisagée, au point qu’actuellement, il n’y a aucun lieu dédié à l’entraînement et à la formation des jeunes joueurs.
Au début de cette année, la sélection féminine des moins de 17 ans a subi une humiliation au Mexique, étant incapable de rivaliser avec les meilleures équipes de la zone Concacaf. Les préparatifs insuffisants, combinés à l’irresponsabilité des dirigeants, ont été à l’origine de l’élimination honteuse des jeunes joueuses haïtiennes.
Le 17 février dernier, lors du barrage qualificatif pour la Gold Cup féminine 2024, les Grenadières ont été éliminées par Porto Rico, ajoutant ainsi une nouvelle déception au palmarès du football haïtien et démontrant l’ampleur de la crise actuelle. Les sélections féminines, qu’elles soient seniors ou jeunes, tiraient leur force de la formation des joueuses locales. Cependant, l’arrêt de la formation des jeunes a eu des conséquences désastreuses pour les Grenadières, mettant en évidence la gravité de la situation actuelle.
La sélection masculine U20 se prépare à entamer la première phase des éliminatoires du Mondial de cette catégorie le 23 février prochain. Les adversaires semblent à la portée des petits Grenadiers, et une qualification pour le prochain tour est tout à fait envisageable. Cependant, en cas de qualification, aucune mesure ne sera prise pour les préparer adéquatement pour le tour suivant. Les joueurs seront laissés à eux-mêmes, attendant leur convocation à quelques jours de la compétition, sans aucune préparation sérieuse. Ils risquent de subir le même sort que les filles éliminées, sans que leur élimination ne soit même prise en compte par le Comité de normalisation.
La réalité actuelle du football haïtien est révoltante. Nos dirigeants semblent avoir perdu de vue les enjeux fondamentaux. Les joueurs et leur avenir ne sont pas une priorité pour eux. En d’autres termes, le développement du football et la compétitivité de nos équipes sont relégués au second plan. Pour les dirigeants actuels, l’essentiel semble être de participer aux compétitions, afin de justifier leur travail auprès de la FIFA, mais la situation est clairement chaotique. Il est crucial de lancer un cri d’alarme et d’exiger que les responsables actuels assument leurs responsabilités en organisant des élections pour un comité exécutif élu qui pourra redresser la situation. Sans cela, les échecs, les éliminations et les humiliations continueront à se succéder lors de chaque participation, sans espoir de redressement.
