À l’approche de la rentrée des classes, une anxiété sourde s’installe dans de nombreux foyers. Derrière l’excitation des enfants et l’achat des fournitures se cache une réalité souvent passée sous silence : l’impact profond de cette période sur la santé mentale des parents, surtout lorsque les moyens économiques manquent.
Le poids des dépenses scolaires – frais de scolarité, uniformes, livres et fournitures devient une source de stress intense et prolongé. Cette pression financière déclenche ou aggrave des troubles anxieux chez les parents qui, nuit après nuit, ruminent leurs difficultés. L’insomnie guette, et le sommeil n’apporte ni repos ni répit.
Le sentiment d’impuissance et parfois de culpabilité s’ajoute à cette charge mentale. Voir son enfant sans les mêmes moyens que les autres, craindre qu’il soit exclu ou moqué, ne pas pouvoir répondre à ses attentes… Autant de préoccupations qui minent le moral et peuvent mener à un isolement progressif. Certains parents évitent les conversations sur l’école, se replient sur eux-mêmes, et renoncent même à demander de l’aide par honte ou découragement.
Dans les cas les plus sévères, cette détresse peut déclencher des épisodes dépressifs : perte d’énergie, tristesse persistante, difficulté à effectuer les tâches du quotidien. Le parent se sent submergé, et son estime de soi en prend un coup. Son rôle de protecteur et de pourvoyeur semble remis en question, ce qui ajoute une dimension psychologique profonde à sa souffrance.
Pourtant, des solutions existent. En parler à un proche, à un voisin, à un responsable associatif peut déjà briser la solitude et ouvrir la voie à un soutien moral ou matériel. Certaines écoles proposent des paiements échelonnés ou des aides discrètes. Des organisations distribuent des kits scolaires. Accepter cette aide, c’est aussi se donner le droit de souffler.
Prendre soin de sa santé mentale n’est pas un luxe : c’est une nécessité, surtout durant ces périodes exigeantes. Des respirations quotidiennes – marcher, écouter de la musique, partager un moment simple avec ses enfants peuvent faire une différence. Rappelons-nous aussi que ce dont un enfant a le plus besoin, c’est de parents présents et apaisés, bien plus que de fournitures neuves ou de vêtements dernier cri.
La rentrée ne devrait pas être un chemin de croix mental pour les parents. En reconnaissant cette souffrance et en osant en parler, nous pouvons, ensemble, en faire une épreuve plus légère et solidaire.