Chaque année, entre le 1er juin et le 30 novembre, Haïti entre dans une période de grande vulnérabilité : la saison cyclonique. Situé dans la trajectoire des ouragans formés dans l’Atlantique, le pays fait face à des phénomènes météorologiques violents, souvent accompagnés de pluies torrentielles, de vents dévastateurs et de glissements de terrain meurtriers. Dans un pays où les infrastructures sont fragiles, chaque tempête représente un risque majeur pour la vie humaine, l’économie et l’environnement.
Les zones les plus à risque sont souvent les plus pauvres : quartiers informels en bord de ravine, montagnes déboisées, plaines inondables. À chaque alerte, ce sont les mêmes scènes : des familles déplacées, des écoles transformées en abris, des routes coupées. Les effets des cyclones s’ajoutent aux défis déjà existants comme l’insécurité alimentaire, l’instabilité politique ou encore l’accès limité aux services de base. Les dégâts provoqués par des cyclones passés comme Matthew (2016) ou Jeanne (2004) restent encore gravés dans les mémoires.
Face à cette réalité, la prévention devient une priorité. Le rôle de la Direction de la protection civile (DPC), des mairies, des médias et des organisations communautaires est crucial. Informer, sensibiliser, organiser des simulations d’évacuation et renforcer les abris communautaires peuvent faire la différence entre la survie et le drame. Mais la prévention reste souvent freinée par le manque de ressources, de coordination et de sensibilisation à grande échelle.
Dans ce contexte, la résilience des Haïtiens force le respect. Malgré les pertes répétées, les communautés se relèvent, s’organisent, s’entraident. Toutefois, pour que cette résilience se transforme en sécurité durable, il est urgent d’investir dans la reforestation, l’éducation au risque, l’aménagement du territoire et des systèmes d’alerte efficaces. Car en Haïti, la saison cyclonique ne doit plus être une saison de désespoir, mais une occasion de mieux se préparer, ensemble.
