Bienvenue!

La vente de pistaches grillées (pistach griye) en Haïti : un commerce en baisse, mais toujours actif

Haïti est célèbre pour sa riche diversité culinaire et agricole, qui lui confère une réputation exceptionnelle dans les Caraïbes. Parmi ses nombreuses spécialités, la pistache grillée, appréciée pour son goût distinctif et sa texture croquante, occupe une place prépondérante. En Haïti, l’arachide, communément appelée « pistache », est une petite graine comestible souvent consommée grillée et salée en guise de collation, ou utilisée comme ingrédient dans divers plats culinaires, pâtisseries et desserts. Elle est l’un des amuse-bouche les plus prisés par les Haïtiens, aussi bien par les enfants que par les adultes. La vente de « pistach griye » est assurée en grande partie par des femmes.

Selon certaines croyances populaires, la pistache grillée est même réputée pour ses propriétés aphrodisiaques. Outre ses qualités gustatives, elle est également reconnue pour ses bienfaits nutritionnels, offrant une teneur élevée en protéines, en fibres, en antioxydants et en graisses saines. Dans les rues de la capitale et des villes provinciales, les vendeuses de pistaches grillées sont omniprésentes. On les trouve notamment devant les écoles, les universités, les centres hospitaliers et les arrêts de bus, se déplaçant d’un endroit à un autre pour vendre leurs « pistaches grillées ». Avec l’inflation actuelle en Haïti, le prix moyen pour se procurer de pistaches grillées, varie généralement entre vingt-cinq et cinquante gourdes.

Nadège, une vendeuse ambulante, partage avec une voix mystérieuse les aspects de son quotidien « m oblije pwomennen pistach griye a, ak ze bouyi, fig mi epi pen bere, pou m ka fè plis kòb pou jounen an, kliyan m yo achte l pi byen lè konsa nan maten, yo fè bwat avè l pou voye timoun lekòl, yo manje l tou avan y al travay ». Elle confie que, face à la hausse du coût de la vie, elle doit en fin d’après-midi, se tourner vers la vente de « sosis boukannen » et de « ji glase » en collaboration avec son mari pour subvenir aux besoins de sa famille. En effet, le commerce de pistaches, seul, ne parvient pas à répondre aux besoins financiers de la famille.

« M ap vann pistach griye depi lè mamit pistach te vann di goud, men kounya ou bezwen plis pase mil twa san goud pou w achte yon mamit pistach peyi », affirme Suzanne une septuagénaire, installée sur une petite chaise sur le trottoir d’une rue de la capitale, avec son « laye » en main et sa mesurette. Elle poursuit en soulignant que de nos jours, la consommation de pistaches importées de la République voisine augmente considérablement. En Haïti, la production de pistaches est presque inexistante, et Suzanne souligne que nos prix sont plus élevés que ceux de la République dominicaine. « Benefis yo pa menm jan ankò, premye pitit gason m pa vle m vann bò lari a, li twouve m pa gen laj pou sa ankò, poutan pou laj mwen vann pistach rete sèl distraksyon m ».

En conclusion, malgré les nombreux défis auxquels les petits commerces sont confrontés en Haïti, notamment la détérioration des conditions d’achat et de vente de « pistach griye », de nombreuses personnes continuent de s’adonner à ce type de commerce dans notre société. La capacité et la résilience des Haïtiens à s’adapter à toutes les situations difficiles et à transformer les obstacles en opportunités sont remarquables.

C/P: Mihalove Daquin

De la même catégorie