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L’ambassadeur Dominique Dupuy lance un SOS pour Haïti à l’Unesco

Lors de la 219e session du Conseil exécutif de l’Unesco, l’ambassadeur Dominique Dupuy, déléguée permanente d’Haïti auprès de l’organisation, a clairement décrit la situation infernale que traverse actuellement Haïti.

Dans un discours poignant, elle a exprimé le désespoir des Haïtiens confrontés à une crise humanitaire sans précédent. Elle a dressé un tableau sombre de la situation chaotique du pays.

« Il me semblait vain de vous décrire la gangrène du tissu social, vous la lisez déjà dans vos journaux ; de vous expliquer la putréfaction de l’espoir, vous la voyez déjà sur vos écrans ; ou de vous raconter l’immolation d’une jeunesse. Je refusais d’alimenter l’algorithme des priorités de l’aide internationale, de prendre part aux funestes enchères de la pitié, de participer à l’encan de la crise la plus grave, de faire concurrence à celui qui comptera le plus de morts, qui criera le plus fort son angoisse, qui articulera le mieux cette faim qui ronge le corps et l’âme de plus de 5 millions de personnes, dont la majorité sont des enfants », a-t-elle affirmé.

Mme Dupuy déplore les pertes de biens et de vies humaines, survenant de façon vertigineuse : « Que nous perdons tous, minute après minute, dans cette descente vertigineuse vers un inconnu effrayant. Nous perdons tous, mais certains perdent davantage, certains perdent tout : leurs maisons, leurs repères, leurs vies. Certains n’avaient déjà rien et se retrouvent anéantis, morts-vivants, face à cette nouvelle secousse psychique, face à la réplique de trop. Depuis le temps que la terre tremble chez moi ».

Face à cette situation désastreuse, elle refuse de rester silencieuse et décide de lever le voile. « Se taire aujourd’hui serait capituler. Se faire complice du sort abject des enfants de mon pays, privés de leur droit à l’éducation, privés de leur seul repas par jour, privés de leur droit à la dignité, interdits de jouer, interdits de rêver, interdits de vivre ».

Pour conclure, Dominique Dupuy a fait ressortir une lueur d’espoir en affirmant avec détermination : « Haïti va renaître ». « Je vous raconterai ce pays qui veut, qui peut, qui va renaître. Cette terre de Dessalines, de Catherine Flon, de Suzanne Comhaire-Sylvain. Cette terre de la soupe Joumou, de la Cassave et du Konpa. Cette terre du KPK ». Une description pure et simple de l’identité haïtienne.

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