Dans certaines régions du monde, la malnutrition infantile reste une réalité douloureuse et persistante. Parmi les formes les plus sévères de cette carence, le marasme nutritionnel figure comme une alerte rouge. Cette pathologie, souvent observée chez les nourrissons et jeunes enfants, est le résultat d’une alimentation gravement déséquilibrée, insuffisante en calories et en protéines, deux éléments pourtant essentiels à la croissance et à la survie.
Souvent, le marasme survient après un sevrage trop précoce du lait maternel, remplacé par des substituts inadaptés, trop dilués ou pauvres en valeur nutritionnelle. À cela s’ajoutent parfois des conditions de vie précaires où les repas sont rares, peu diversifiés, et dépourvus des nutriments nécessaires. L’organisme, privé de son carburant vital, commence alors à puiser dans ses réserves, entraînant une fonte musculaire, une extrême maigreur, un affaiblissement général, et un ralentissement du développement physique et cognitif.
Les signes cliniques sont souvent frappants : un enfant au visage émacié, à la peau relâchée, au regard fatigué, dont la croissance semble figée dans le temps. Ce tableau alarmant nécessite une intervention rapide. Une fois le diagnostic posé, chaque minute compte pour rétablir les apports énergétiques. Le traitement repose sur une réhabilitation nutritionnelle progressive, en veillant à fournir des aliments riches, digestes et adaptés aux besoins de l’enfant.
Les céréales complètes, les légumineuses, les fruits secs, ainsi que certains produits laitiers fortifiés sont parmi les ressources les plus efficaces pour reconstruire petit à petit l’équilibre nutritionnel. Dans certains cas, un encadrement médical spécialisé est nécessaire pour suivre la reprise de poids, traiter les infections associées, et éviter les rechutes.
Mais au-delà du traitement, c’est la prévention qui demeure la meilleure arme contre cette forme de malnutrition. Promouvoir l’allaitement maternel exclusif durant les six premiers mois, sensibiliser les familles à l’importance d’une alimentation équilibrée dès le plus jeune âge, et améliorer l’accès aux soins et à l’éducation nutritionnelle sont autant de leviers pour protéger les enfants les plus vulnérables.
Le marasme n’est pas une fatalité. Avec des gestes simples, des informations appropriées et un accompagnement adapté, il est possible de sauver des vies et d’offrir à chaque enfant la chance de grandir, de se développer et de s’épanouir dans les meilleures conditions possibles.
