Ils sont là dans toutes les villes haïtiennes, grandes ou petites, cirent les chaussures des passants. Sans exception, ils font briller les chaussures des élèves, étudiants, professeurs, prêtres, fidèles religieux, journalistes, policiers, fonctionnaires et employés des entreprises. Certains, parmi eux, sont des champions, à l’instar de Michelet qui travaille pour survivre et faire survivre ses proches.
Michelet prend place dès 6h sur un trottoir à Delmas qu’il occupe depuis 33 ans. Assis à l’ombre sur une chaise, Michelet raconte comment est-il devenu cireur de chaussures : « Je suis cireur de bottes depuis 1990, il fallait prendre soin de mon père avec son handicap. Plutôt que de rester au chômage, je me suis lancé dans ce métier qui m’a toujours attiré. »
Un trottoir lui suffit pour travailler et pour s’installer toute une journée. Juste de quoi poser sur le sol sa chaise et sa malle du cireur qui contient les accessoires indispensables pour entretenir les chaussures.
Michelet essaie chaque jour de gagner un maximum de clients pour rentrer à la maison. Chef de famille, il a à sa charge ses deux sœurs, ses 4 enfants et sa femme. Ce métier lui permet de gagner en moyenne 750 gourdes par jour, indique-t-il. Le tarif pour se faire cirer les chaussures est de 25 gourdes. « M konn netwaye 30 soulye nan jounen an. Sa m ap fè a m gen kay ladan l e se li menm Ki reponn ak tout bezwen mwen yo », ajoute Michelet.