Depuis plus de 20 ans en Haïti, le phénomène du taxi-moto a un impact significatif dans de nombreux endroits du pays. C’est l’un des moyens de déplacement les plus rapides, mais qui comporte également énormément de risques. Un peu partout, les chauffeurs se réunissent et créent des espaces de stationnement informels. Ils sont extrêmement solidaires et se regroupent en corporation pour se soutenir mutuellement, car ils sont souvent victimes de vols ou de maltraitance de la part de criminels armés.
En Haïti, les conducteurs de moto sont réputés pour leurs nombreuses violations du code de la route, roulant à toute vitesse et se faufilant entre les véhicules pour atteindre rapidement leur destination, ce qui entraîne divers accidents. La plupart d’entre eux ne portent ni casque ni gilet pour assurer leur sécurité. Dans certaines villes de province, les taxis-motos transportent non seulement plus de passagers que le nombre recommandé, mais aussi des animaux, des sacs de marchandises, des cercueils, des matériaux de construction, etc. Beaucoup de personnes utilisent les taxis-motos pour gagner leur vie au quotidien, tandis que d’autres les utilisent à d’autres fins.
Les chauffeurs ne sont pas toujours propriétaires des motos. Certains acceptent un contrat de huit ou douze des propriétaire de moto pour pouvoir travailler. Ainsi, ils versent une somme chaque semaine conformément au contrat pour l’honorer. Au terme du contrat, si les versements ont été respectés, le conducteur devient à son tour le propriétaire de la moto. Depuis quelque temps, les taxis-motos sont impliqués dans presque tous les mouvements de protestation et sont utilisés à des fins politiques.
De nos jours en Haïti, le taxi-moto est le moyen de transport le plus rapide pour échapper aux embouteillages, gagner du temps, mais il est également le moins fiable. C’est un moyen de transport risqué mais utile. Néanmoins, il est impératif de régulariser les taxis-motos qui opèrent dans un cadre informel. Leur utilité ne doit pas nous empêcher de reconnaître les menaces qu’ils représentent, avec des conducteurs sans aucune notion du code de la route, ainsi que leur implication dans des actes portant préjudice aux citoyens du pays.
