Quand il fait chaud, il faut de l’eau fraîche pour se désaltérer. Et même lorsqu’il fait froid, s’hydrater demeure un impératif. En Haïti, à Port-au-Prince comme dans les autres villes de province, la grande majorité de la population opte pour la consommation d’eau en pochon (sachet en plastique). Selon les données, les marchands ambulants qui sillonnent les rues, avec leurs slogans, les uns plus alambiqués que les autres, écoulent plus de 5 millions de pochons du liquide vital chaque jour. Pourtant, derrière cette manière facile et commode d’apaiser la soif, la pollution se développe.
Accessibles, pratiques et peu coûteux, ces petits sachets plastiques contenant de l’eau sont consommés en masse, notamment dans les zones urbaines. Mine de rien, leur prolifération incontrôlée pose de sérieux problèmes écologiques.
À travers tout le territoire national, les sachets d’eau représentent une solution bon marché à un besoin pressant. Ils sont consommés par des milliers de citoyens chaque jour. Mais ce n’est que la partie visible de l’iceberg. L’autre facette, celle qui fait peur et qui devrait nous interpeller, est discrète et échappe à l’attention des autorités.
En effet, les pochons d’eau font partie des principaux déchets plastiques retrouvés dans les rues, les canaux et les rivières, qu’ils polluent. Dans certains quartiers, les sachets plastiques brûlés à l’air libre dégagent des fumées toxiques, chargées de dioxines et de produits chimiques nocifs pour l’environnement et la santé des habitants. Au-delà de leur impact environnemental, les pochons d’eau représentent aussi un danger sanitaire. Beaucoup sont remplis dans des conditions douteuses. De plus, après utilisation, ils sont jetés dans la nature et créent des gîtes larvaires propices à la prolifération des moustiques.
Tout compte fait, l’absence d’une politique efficace de recyclage et de gestion des déchets en Haïti aggrave le problème. Les pochons d’eau ne sont ni collectés ni recyclés à grande échelle, et aucune réglementation stricte n’encadre leur production et leur utilisation. Haïti se trouve à un carrefour crucial : continuer sur cette voie destructrice ou adopter une approche durable pour protéger son environnement et ses citoyens.
Wislin Prévil