Après l’Archevêque de Port-au-Prince, il y a quelques jours, cette semaine, Monseigneur Pierre André Dumas a réagi sur les évènements de cette semaine marquée par des tensions, des tirs, des lynchages dans la capitale haïtienne et dans certaines villes de province.
Ce que vit le pays cette semaine est le résultat de l’absence de l’autorité de l’État, selon l’analyse du Monseigneur Pierre André Dumas. « L’Église, qui lutte pour le respect des droits de l’homme, est toujours contre la violence en tant que telle. Mais la légitime défense est un droit sacré. Le peuple haïtien subit une violence qui existe depuis tellement longtemps, une violence caractérisée par des viols, des kidnappings, des actes qui atteignent sa dignité. Donc il s’est révolté. Les réactions observées en début de semaine expriment la volonté de survie du peuple face à cette violence », a fait comprendre l’évêque du diocèse d’Anse-à-Veau et Miragoâne.
« Je voudrais dire au peuple haïtien d’éviter de sombrer dans l’exagération, dans l’esprit de vengeance, dans le plaisir de brûler les gens. Le lynchage est une preuve de régression comme peuple. En même temps qu’on demande à la population de rester solidaire pour mettre un terme à l’insécurité, de même on ne peut encourager à détruire la vie. Le problème ne peut pas être résolu par la violence », a t-il dit.
Cependant, selon monseigneur Dumas, il faut admettre que « lorsqu’un peuple est abandonné à son sort, vit dans l’absence de normes, de confiance dans la justice, dans les dirigeants, dans l’effritement des bonnes valeurs, il est évident qu’il exprimera son ras-le-bol. Il y va de la responsabilité des autorités de chercher et d’apporter la solution, d’entreprendre des dialogues sérieux et profonds qui peuvent déboucher sur une issue à la crise », a conclu le prélat.
