Tous les experts s’accordent à dire que l’octroi du crédit est essentiel à la création de richesses nationales, d’emplois et au plan individuel, la mobilité financière et sociale. Sauf qu’en Haïti, malgré les voeux pieux, les institutions financières formelles touchent très peu le gros de la population. Les sources de crédit les plus importantes proviennent du secteur informel, de l’entraide et de solidarité entre les membres de familles et des communautés. Les crédits accordés par des amis, famille, commerçant local représentent 77 % alors que les crédits accordés par les institutions financières formelles (Banques, Coopératives, Caisse populaire) ne touchent que 23 % des ménages, peut-on lire dans l’Enquête Nationale de Suivi de la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle de la Coordination nationale de la sécurité alimentaire (CNSA) (Novembre 2022)
Nous sommes donc encore loin de l’inclusion financière vue le faible niveau de pénétration des services bancaires à travers le pays. L’accès aux services financiers bancaires demeure un privilège réservé surtout aux ménages urbains, dit le rapport lui-même.
De plus près, les montants de crédit sollicités et obtenus par ménages sont relativement faibles. Il est de 34, 179 gourdes en moyenne au niveau national. Par zone de moyens d’existence, le montant de crédit est plus au moins centré autour de la moyenne. Sur les 32 zones d’analyse, seulement onze ont un montant de crédit supérieur à 35,000 gourdes, dit le rapport de la CNSA. Ceci signifie que les crédits obtenus ne sont pas alloués aux activités productives d’envergure, mais plutôt pour la consommation et pour les activités de subsistance.
Voilà, maintenant vous savez où allez.
