Des dizaines de milliers de civils ont fui leurs maisons à Carrefour-Feuilles à la suite d’attaques menées par les bandits de Grand-Ravine. Depuis la mi-août, des attaques sanglantes perpétrées par ces hommes armés provoquent un exode vers plusieurs départements du pays dont le Grand Sud.
Marjorie Pierre qui a fui la terreur des gangs à Carrefour-Feuilles, fait partie de ceux-là qui ne veulent pas loger dans des conditions vulnérables sur des sites improvisés. C’est pourquoi elle part pour les Cayes. Accompagnée de ses deux fils, elle explique les raisons qui les poussent à quitter la capitale haïtienne.
« Des bandits ont incendié ma maison, mon petit commerce est aussi parti en fumé. Je n’ai plus rien. Je ne me vois pas vivre avec mes deux enfants dans un site d’hébergement. Je préfère aller vivre dans la maison de ma famille, aux Cayes. »
« Mon quartier a été la cible d’une attaque, en pleine nuit », explique cette femme qui attend impatiemment que son autobus qui embarque pour Léogâne quitte la gare, délocalisée à la rue de l’Enterrement près du cimetière de Port-au-Prince.
Dans cet exode, il n’y a pas que les habitants de Carrefour-Feuilles qui fuient la capitale. Jonas dit fuir Delmas parce qu’il redoute que sa commune tombe aux mains des bandits, comme Croix-des-Bouquets et Tabarre. « J’ai préféré quitter Solino pour des raisons de sécurité, (…) en attendant que la situation s’améliore », confie Yves Jasmin, étudiant en informatique.
Quand on leur demande s’ils comptent revenir vivre à Port-au-Prince une fois les forces de l’ordre y rétabliront la sécurité, beaucoup de déplacés assurent qu’ils ne veulent pas l’entendre de cette oreille.
CP: Miche de Payen