Le Comité de normalisation a invoqué l’insécurité pour justifier l’arrêt du football local depuis trois ans. Cependant, au lieu d’envisager sérieusement une reprise, il a simplement laissé le temps passer. Récemment, des réunions de travail ont été organisées avec les clubs pour discuter de la possibilité d’organiser un championnat spécial prenant en compte la position géographique des équipes. Malgré deux mois de discussions, le championnat n’a toujours pas démarré. Certains clubs hésitent à confirmer leur participation, d’autres ont décliné l’invitation, et même des équipes comme Don Bosco ont finalement retiré leur accord initial.
Officiellement, aucune communication n’a été faite concernant ce championnat spécial. Cependant, des informations ont été divulguées sur la page Facebook de la FHF, rapportant les compte rendus des réunions sur son organisation et des indications sur le format envisagé, avec une répartition des équipes par zone géographique. Des rumeurs circulent également sur les frais de participation que chaque équipe devrait recevoir, mais les chiffres exacts restent flous, alimentant ainsi la spéculation. Le Comité, comme à son habitude, laisse les journalistes spéculer, sans clarifier la situation. Depuis son arrivée, le Comité semble avoir un agenda caché, organisant des réunions de dernière minute ou faisant semblant de progresser pour justifier son échec à organiser les élections pour un nouveau comité exécutif.
Après trois ans d’arrêt, le football local n’a pas besoin d’un championnat national spécial pour renaître de ses cendres, nos clubs décimés et appauvris n’ont pas besoin de cela pour exister, et nos joueurs, du moins ceux qui restent, n’ont pas besoin d’un championnat national pour recommencer à jouer au football. Ce dont le football local a besoin aujourd’hui, c’est de garanties : une meilleure administration, une gestion plus efficace de la FHF, de meilleures conditions de travail pour les joueurs. En somme, un effort global visant à revitaliser le football local. Pour y parvenir, la seule décision que le Comité de normalisation doit prendre est d’organiser les élections pour un nouveau comité exécutif.
Quel que soit le nom donné à une compétition officielle organisée par la FHF dans le contexte actuel, ce serait de la démagogie pure. La réalité du football local nécessite une réflexion approfondie avec tous les acteurs impliqués dans son organisation. Les divergences, les contradictions et les conflits non résolus sont trop nombreux. Comment peut-on demander aux joueurs de reprendre le jeu dans des conditions pires qu’auparavant ? Ont-ils la garantie d’être payés correctement par les clubs ? Auront-ils la possibilité de terminer la compétition ? Ces questions doivent être adressées.
Le Comité de normalisation ne fournit aucune réponse rationnelle aux clubs qui désirent participer au championnat spécial. La somme promise aux clubs ne suffira pas à répondre à leurs exigences. Avec une préparation insuffisante et des équipes qui peinent à constituer un effectif, il est certain que le niveau de jeu sera médiocre. Ni les joueurs ni les clubs ne seront gagnants dans cette situation.
En fin de compte, le Comité de normalisation devrait d’abord jouer la carte de la transparence en présentant un rapport détaillé de sa gestion depuis son entrée en fonction jusqu’à aujourd’hui. Ensuite, il devrait enclencher le processus visant à organiser l’élection pour un nouveau comité exécutif. Cela démontrerait sa bonne foi et sa volonté réelle de sortir le football haïtien de la crise actuelle.
