La situation d’Haïti, déjà fragilisée par des décennies d’instabilité, continue de se dégrader. Des milliers d’élèves et de professeurs sont contraints d’abandonner leurs écoles en pleine année scolaire pour échapper à la violence des groupes armés. Des parents, traumatisés, choisissent de garder leurs enfants à la maison pour les protéger des troubles dans les rues. Il y a également ceux qui attendent simplement leur confirmation de voyage pour le programme Biden. Quel avenir pour eux ?
Les générations futures, par définition, sont celles qui viendront après nous. Ainsi, il incombe à notre génération actuelle de préparer le terrain, de préserver les héritages et les patrimoines, et de garantir l’avenir économique, environnemental, social, sanitaire et professionnel des générations à venir.
« Puisque de toutes façons existeront des hommes à l’avenir, leur existence qu’ils n’ont pas demandée, une fois qu’elle est effective, leur donne le droit de nous accuser nous, leurs prédécesseurs, en tant qu’auteurs de leur malheur, si par notre agir insouciant et qui aurait pu être évité, nous leur avons détérioré le monde ou la constitution humaine.»
Les paroles du philosophe allemand Hans Jonas résonnent profondément, nous rappelant que les générations futures ont le droit de nous juger pour les conséquences de nos actions irresponsables. L’insécurité en Haïti est un fardeau actuel, mais ses effets perdureront de génération en génération si les dirigeants ne s’attaquent pas au dysfonctionnement de l’éducation ces dernières années. Les défis majeurs du système éducatif haïtien, tels que la fermeture des écoles, le manque de professeurs qualifiés, la migration interne des élèves et la sous-utilisation des nouvelles technologies, ne se résoudront pas d’eux-mêmes.
Si rien n’est fait pour remédier à la situation, le taux d’analphabétisme et d’ignorance augmentera de manière significative, entraînant une pénurie sans précédent de professionnels dans les prochaines décennies. Malheureusement, cela pourrait également entraîner une augmentation du taux d’insécurité, de la pauvreté et de la délinquance juvénile.
Nous espérons sincèrement que le ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle élaborera de nouvelles stratégies pour atténuer les dommages causés par l’insécurité dans le système éducatif haïtien. De même, nous espérons que la fusion du ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle avec le ministère de la Culture et de la Communication sera un choix réfléchi et bénéfique pour le système éducatif haïtien.
