‘;Le groupe Rockfam Lame A, considéré comme l’un des piliers du rap haïtien, occupe une place singulière dans le paysage musical du pays depuis sa création en 2004. Né dans un contexte où le rap kreyòl commençait à s’imposer, Rockfam s’est rapidement affirmé comme une voix forte d’une jeunesse urbaine en quête d’expression et de reconnaissance.
Formé à l’origine par Big Jim, Knaggs, Dug G, Pikan, Fatal, Yakuza et Atros, le collectif s’est donné pour mission de représenter la réalité des quartiers populaires tout en insufflant une énergie rebelle et créative à la scène musicale haïtienne. Cette volonté de parler au nom des sans-voix a contribué à construire leur réputation et à rassembler une large base de fans.
Leur musique, portée essentiellement par des textes en créole, aborde des thèmes variés : la pauvreté, la violence, les inégalités sociales, mais aussi l’espoir, la solidarité et la fierté culturelle. Le style de Rockfam, mélangeant flows percutants, beats entraînants et conscience sociale, leur a valu une immense popularité en Haïti et dans la diaspora.
Leur parcours est marqué par plusieurs albums emblématiques, dont « Sa w pa ka konprann », « Demaske » et « Yon lòt vizyon », qui témoignent de leur capacité à mêler rap hardcore, mélodies accrocheuses et messages revendicatifs. Chacun de leurs projets reflète un engagement artistique et social profond, où la révolte se transforme en art et l’art en étendard.
Au-delà de la musique, Rockfam est devenu un symbole de résilience et de combativité. Malgré les changements de membres et les défis propres à l’industrie musicale haïtienne, le groupe a su conserver sa cohésion et sa pertinence. Leur longévité prouve leur solidité et leur capacité à se renouveler, en restant fidèles à leurs idéaux et à leur public.
Aujourd’hui encore, Rockfam demeure une référence incontournable du rap kreyòl. Leur héritage musical et leur influence sur la nouvelle génération d’artistes rappellent que le rap en Haïti n’est pas qu’un simple divertissement : c’est un espace de lutte, de réflexion et de fierté identitaire.RéagirRépondre
