Explication:
Peu d’aliments ont connu une telle success story. Mais quelques péripéties ont jalonné l’histoire de la pomme de terre, avant qu’elle ne devienne l’un de nos légumes préférés. Originaire d’Amérique du Sud, le tubercule traverse l’Atlantique au XVIe siècle mais pâtit d’une mauvaise réputation.
« La plupart des Français ne mangeaient pas de pommes de terre sauf en cas de disette. [Ce tubercule] avait une image de pis-aller, de nourriture de famine. Ce qui inquiétait aussi, c’est qu’il ne ressemblait à aucun aliment connu ».
Les botanistes et les médecins soulignaient aussi le fait que la pomme de terre faisait partie de la même famille botanique que des plantes très toxiques : « La pomme de terre était jugée malsaine pour l’homme et, a minima, très indigeste. D’ailleurs, en 1630, le parlement de Besançon en avait interdit sa culture. » Le tubercule était aussi victime de fausses croyances. En Bourgogne, les paysans affirmaient qu’elle donnait la lèpre, ailleurs on l’accusait d’être à l’origine de la peste.
Ce n’est qu’au XVIIIe siècle que la pomme de terre sera enfin considérée. Elle doit son salut à un homme : Antoine Augustin Parmentier. Ce pharmacien militaire né en 1737 à Montdidier dans la Somme va s’ériger en promoteur de la pomme de terre en France après un séjour en prison lors de la Guerre de Sept ans. Chaque jour, ses geôliers prussiens lui apportent une ration de pommes de terre, et rien d’autre. Parmentier constate que cette nourriture ne le rend pas malade et ne lui enlève pas ses forces.
«Une fois libéré, il n’a plus qu’une idée en tête : convaincre ses compatriotes des bienfaits du petit tubercule.»
Source: https://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/2023-02-23/podcast-sans-cet-homme-les-francais-n-auraient-jamais-mange-de-pommes-de-terre-621326ba-42d3-4dd9-82f6-adde93f16e7b