Bienvenue!

Scandales de corruption : onze rapports d’enquêtes évalués à quatre milliards de gourdes transmis à la justice

Le directeur général de l’Unité de lutte contre la corruption (ULCC), Hans Ludwig Joseph, a remis officiellement onze rapports d’enquêtes sur des faits avérés de corruption au tribunal de première instance de Port-au-Prince. La cérémonie, qui s’est déroulée mercredi 15 novembre à la salle de conférence de l’ULCC à Pacot, met en lumière des actes de détournement de fonds publics, d’enrichissement illicite, de blanchiment d’argent et d’autres infractions assimilées, touchant plusieurs institutions gouvernementales et des personnalités politiques.

Hans Ludwig Joseph a souligné l’ampleur des pertes subies par l’État haïtien, chiffrant les manques à gagner à plus de quatre milliards de gourdes, représentant 2% du budget national pour l’exercice 2023-2024. Ces enquêtes, menées avec rigueur et mobilisant diverses compétences telles que l’audit, le droit, les investigations financières et numériques, ont mis en lumière des pratiques condamnables au sein d’institutions clés du pays.

Les infractions retenues incluent le détournement de biens publics, l’enrichissement illicite, le blanchiment d’argent, l’abus de fonction, la prise illégale d’intérêt, la fausse déclaration de patrimoine, le faux en écriture publique et l’association de malfaiteurs. Ces actes de corruption impliquent des organismes tels que l’Office national d’Assurance-Vieillesse (ONA), le Centre national d’Équipements (CNE), le Sénat de la République, l’APN de St-Marc, le ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle, le ministère des Affaires étrangères et des Cultes, la mairie de Ouanaminthe (phase I) et la Loterie de l’État haïtien.

Hans Ludwig Joseph a dénoncé vigoureusement la tentative de banalisation de la corruption, qualifiant ces rapports d’enquêtes de « réquisitoire sévère » contre une mentalité qui tente de faire accepter que voler l’État n’est pas un vol. Il a appelé à la lutte contre cette “perversité” et ce “déni de vérité” qui sapent la confiance du peuple haïtien dans ses dirigeants.

Le directeur de l’ULCC a exprimé sa déception quant à l’issue des enquêtes précédentes, soulignant que sur 31 rapports d’enquêtes transmis au cours des trois dernières années, seulement deux ordonnances ont été rendues par des juges d’instruction. Il a appelé les autorités judiciaires à assumer leurs responsabilités et à choisir des magistrats intègres et compétents pour mener à bien ces affaires.

L’avenir de ces enquêtes dépend du sérieux et de l’intégrité des juges et substituts choisis pour les instruire. Hans Ludwig Joseph a exhorté les autorités judiciaires à envoyer un signal fort à la nation en sélectionnant des acteurs capables de lutter efficacement contre les crimes financiers. La population haïtienne, selon lui, attend un engagement concret dans la lutte contre la corruption, et le choix des magistrats sera le reflet de cette volonté.

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

De la même catégorie