Ce vendredi 4 juillet 2025, vers midi, une visite à Delmas 65 nous plonge dans l’univers des petits commerçants qui bravent chaque jour l’incertitude pour gagner leur vie. Ici, il n’y a pas de stand fixe, pas de structure formelle. Les vendeurs s’installent comme ils peuvent, à même le sol ou sous un petit abri de fortune. Pourtant, derrière cette apparente fragilité, se cache une force remarquable.
Une jeune vendeuse, originaire de Delmas, propose des bananes, des citrons, des melons. Malgré les dangers liés à l’insécurité sur les routes, elle fait le trajet chaque jour, convaincue que cette activité peut transformer le sort de sa famille.
Josette Saint-Fleur, commerçante depuis 2004, vend des produits ménagers comme le Fab, Mistoline ou Clorox. Elle explique que grâce à son petit commerce, elle paie l’école de ses enfants et peut se faire soigner en cas de besoin.
De son côté, Nadia Moreau, qui vend riz, haricots, œufs et huile, témoigne de longues journées de travail de 6 h à 17 h. Même quand la vente est maigre, elle garde le sourire : « La poussière, le soleil, tout ça me fatigue, men m pa janm dekouraje ».
Delmas 65 n’est peut-être pas un marché dans le sens classique du terme. Mais c’est un véritable carrefour de courage, de résilience et de survie où, chaque jour, des femmes et des hommes se battent pour une vie meilleure.
FREDERIQUE PIERRE WILKENSON
