Depuis plusieurs années, la crise des visas pour les joueurs et joueuses souhaitant représenter Haïti à l’étranger demeure un véritable frein à leur épanouissement professionnel. De nombreux talents haïtiens, souvent issus de quartiers défavorisés, parviennent à se hisser au plus haut niveau grâce à leur détermination et à un travail acharné. Mais au moment crucial, lorsqu’il faut franchir une frontière pour participer à une compétition, beaucoup se voient barrer la route par des procédures administratives longues, opaques et décourageantes.
Certains athlètes se préparent pendant des mois, parfois des années, en vue d’un tournoi international, pour finalement se heurter à un refus de visa, sans explication claire. Cette injustice devient d’autant plus frustrante qu’elle est souvent répétitive et touche toutes les disciplines sportives, du football à l’athlétisme, en passant par le judo ou le basketball.
Cette situation freine non seulement leur développement personnel, mais nuit également à la performance globale des sélections haïtiennes dans les compétitions régionales et internationales. Certains clubs étrangers hésitent désormais à recruter des joueurs haïtiens, redoutant les complications liées à leurs déplacements. Récemment, la sélection masculine U15 a dû renoncer à sa participation au tournoi de la CONCACAF prévu en août prochain au Costa Rica, faute de visas.
Au-delà de simple participation, ces jeunes perdent l’opportunité d’être repérés, de bénéficier de contrats professionnels, ou de décrocher des bourses d’études. C’est aussi une perte énorme pour le pays, qui voit son image ternie et son potentiel sportif étouffé.
Il est urgent que les autorités concernées, en collaboration avec les fédérations sportives, les ambassades et les partenaires internationaux, trouvent une solution durable à cette crise. Il faut repenser le traitement des dossiers de sportifs, instaurer des procédures accélérées et équitables, et garantir un accompagnement diplomatique solide.
Car derrière chaque refus de visa, c’est un rêve qui s’éteint, une carrière qui stagne, une jeunesse qui se décourage, et un pays qui perd l’occasion de rayonner à travers ses ambassadeurs sportifs.
