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Une réforme profonde est inévitable pour le sauvetage du sport local

Au XVIe siècle, une réforme a bouleversé l’histoire de l’humanité. On ignore les causes précises de cette réforme et les groupements qui ont joué un rôle dans ce processus. Cependant, ce changement radical a été un élément clé pour le redémarrage d’un secteur. Aujourd’hui, le sport haïtien est au bord du déclin. Nos sélections de football agonisent. Nos athlètes, malgré leur talent incontestable, sortent la tête basse des Jeux Olympiques. Le redémarrage du Championnat national de première division dans un nouveau format peine à retrouver son éclat d’antan. Le sport local ne mérite-t-il pas une réforme aussi profonde que celle du XVIe siècle ? Notre collaborateur Wendy Stinfil analyse la situation du sport haïtien, notamment le football, lors de l’émission << Sport Sans faute >> sur Radio Le Témoin 93.5 FM Stéréo.

En réalité, le sport a été officiellement à l’arrêt sur le territoire haïtien pendant près de trois ans. En raison de la pandémie de coronavirus, en juin 2021, le Ministère de la Jeunesse, des Sports et de l’Action Civique (MJCSAC) avait annoncé l’arrêt du sport dans toutes les catégories sur le territoire national. Les joueurs ont passé tout ce temps sans entraînement réel. Nombreux sont les sportifs qui ont abandonné le sport, notamment le football, pour s’adonner à d’autres activités.

L’année dernière, en 2023, la Fédération Haïtienne de Football (FHF) et le Comité de Normalisation qui la dirige ont tenté de relancer la première division dans un format adapté à l’insécurité qui, après le COVID-19, n’a cessé de perturber le football. Cependant, plusieurs clubs n’ont pas participé au premier tournoi spécial. D’autre part, la deuxième et la troisième division sont restées sans jouer pendant quatre ans ; il en est de même pour le football féminin.

Il n’est pas nécessaire de parler des autres disciplines, qui, en temps normal, souffraient déjà sans être secourues. En témoigne le fait que la plupart de nos athlètes ont été éliminés très tôt des Jeux Olympiques de Paris 2023 malgré leur talent.

Quel plan pour le sport local ?

Après la chute de l’ancien directeur général, le Dr Yves Jean-Bart, dit Dadou, beaucoup espéraient une rénovation du sport en Haïti. Cependant, le Comité chargé de normaliser le sport semble avoir échoué, selon les fans haïtiens. L’insécurité généralisée persécute certes la FHF, mais y avait-il un plan d’action ? Y avait-il une volonté de tout refaire ou de tout réformer ? Des questions soulevées par l’analyste et narrateur sportif Stinfil Wendy lors de cette émission co-animée par Clozie Chery et Roseline Gilot.

Pour le journaliste sportif de Radio Le Témoin, Stinfil, le sport en Haïti doit subir une réforme en profondeur si l’on souhaite sauver la génération future. Un changement similaire à celui du XVIe siècle. Il est crucial de nationaliser les disciplines sportives, c’est-à-dire de les retirer des mains d’un petit groupe qui se croit être le dieu du sport haïtien. Par ailleurs, il faut repartir sur de nouvelles bases. Y a-t-il un budget pour le sport en Haïti ? À combien est-il évalué ? Y a-t-il des lois sur le sport en vigueur ou ayant force contraignante ? L’État haïtien investit-il dans le sport ? Ce sont des interrogations posées par notre collaborateur Stinfil lors de ses analyses dans l’émission sportive diffusée sur la bande FM 93.5 chaque samedi et dimanche de 15h à 16h. Des questions qui pourraient toutefois rester sans réponse.

D’après son étude approfondie sur le sport, les dirigeants haïtiens pourraient s’inspirer de certaines fédérations qui excellent dans leur pays. La fédération brésilienne est un exemple tangible que Haïti pourrait suivre. Les footballeurs brésiliens, peu importe leur statut, laissent un pourcentage de leur transfert à la fédération. Cette somme est investie dans le sport au Brésil, ce qui explique pourquoi le pays fournit des milliers de talents du football de génération en génération, comme Ronaldo, Roni, Neymar, et plus récemment Vinicius et Rodrigo.

Cependant, même si nos joueurs qui partent à l’étranger laissent des fonds à la FHF, ces fonds ne risquent-ils pas de disparaître comme les autres dont nous avons connaissance ?

Pendant ce temps, le sport local est en grande détresse. Les plaies sont vives, allant de la plante des pieds jusqu’à la tête ; rien n’est en bon état. Les responsables semblent faire fi de cette génération bourrée de talents, comme la gymnaste haïtienne Lynnzee Brown, première représentante haïtienne en gymnastique aux Jeux Olympiques, ou la pépite haïtienne Lourdjina Étienne, qui s’entraîne avec l’équipe première du PSG Féminine depuis le début de cette semaine.

Si la réforme ne se produit pas, selon le journaliste sportif Stinfil Wendy, les fans du sport en Haïti n’ont pas besoin d’espérer grand-chose. Nous resterons en attente de miracles divins ou naturels. Une réforme profonde est inévitable pour la survie du sport local.

Wendy Stinfil, journalist Radio Le Témoin

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