En Haïti, le passage au Nouvel An n’est pas seulement une transition temporelle, c’est un rituel profondément enraciné dans la tradition locale. La nuit du 31 décembre au 1er jour de l’An est marquée par une coutume unique et significative : changer ses meubles de place ou « vire kay » en créole.
Selon cette tradition, les Haïtiens se lancent dans une frénésie de nettoyage le 31 décembre, la veille du Nouvel An. C’est un moment où les foyers sont transformés par le ménage, la dépoussiérage des meubles, et surtout, le changement de leur disposition habituelle. Certains vont jusqu’à redonner vie à leur intérieur en retapant la peinture de leur maison ou en lavant les murs.
Micheline, une résidente locale, explique que ces rituels ont pour objectif d’“esquiver la monotonie de l’année qui s’en va et d’insuffler une sensation de nouveauté”. Pour la communauté haïtienne, cette pratique va au-delà de simples gestes ménagers ; elle symbolise un renouveau, une façon de laisser derrière soi les vieux souvenirs et de se préparer à accueillir l’année à venir avec optimisme.
Cette tradition, transmise de génération en génération, crée un lien social fort au sein des familles haïtiennes. Les membres de la famille travaillent ensemble pour préparer leur maison à cette transition annuelle, renforçant ainsi les liens familiaux et la solidarité communautaire.
Le Nouvel An en Haïti est bien plus qu’une simple célébration du temps qui passe. C’est une célébration du changement, de la transformation et de l’espoir. En changeant la disposition de leurs meubles, les Haïtiens incarnent la volonté de repartir à neuf, d’adopter un regard frais sur la vie et d’accueillir la nouvelle année avec optimisme. Une tradition unique qui reflète la riche culture et la résilience du peuple haïtien.