Le jeune poète capois Wasly Noris vient de décrocher le 2ᵉ prix international du concours Poésie en liberté 2025, l’un des plus prestigieux prix francophones destinés aux auteurs de 15 à 25 ans. À seulement 25 ans, celui qui avait découvert la poésie à travers une anthologie de ce même concours voit dans cette récompense une étape symbolique de son parcours. « Être primé aujourd’hui dans un concours d’une telle envergure est un élan pour la suite », confie-t-il.
Originaire du quartier populaire de Layens, Noris ne considère pas cette victoire comme un succès personnel, mais comme un message d’espérance pour la jeunesse haïtienne. « Pour un jeune issu d’un corridor comme le mien, c’est une preuve que l’on peut partir de rien et accomplir de grandes choses », affirme-t-il. Son poème primé, Lettre de février, est né dans la douleur après l’annonce de la mort tragique de l’étudiant Lebelt Macénat, tué par une balle perdue. À travers des images fortes, il tente de transformer le chaos en lumière et de « hisser l’aurore jusqu’au nombril de la mer ».
Cette distinction s’ajoute à un palmarès déjà remarquable : Jasmin d’Argent francophone des Jeux Floraux de l’Agenais, finaliste du Printemps des Poètes 2025, Écrivain de l’année 2024 ou encore lauréat du Prix Jean Élie François. Auteur du recueil Laviwonn Anmorèz (2024), Noris s’est imposé comme une voix singulière dans la poésie haïtienne contemporaine, publiant également dans de nombreuses revues littéraires internationales.
Étudiant en agroéconomie et développement durable à l’Université d’État d’Haïti, le jeune poète poursuit son chemin entre littérature et engagement. Chaque distinction, dit-il, est une invitation à aller plus loin : « Ce prix n’est qu’un pas vers d’autres défis. » Reprenant les mots de Zacharia Sall, il conclut avec humilité : « Un applaudissement pour un poète, c’est toujours une façon de penser au sourire du prochain poème. »