Les origines du carnaval haïtien
Appelé aussi « Mardi gras », le carnaval haïtien est l’un des évènements les plus attendus du pays. Il se déroule généralement au cours du mois de février. Ses origines remontent à certaines pratiques païennes en Europe, notamment durant le temps du Carême, de l’épiphanie jusqu’au mercredi des cendres.
D’origine européenne, le carnaval est introduit en Haïti avec l’arrivée des Espagnols et des Français aux XVIe et XVIIe siècles. La présence des esclaves africains venus avec leurs coutumes, apportera des transformations à cette fête annuelle.
L’histoire du carnaval haïtien est divisée en trois périodes. La première est précolombienne puisque des historiens rapportent qu’à l’époque des Indiens d’Amérique de la préhistoire, le carnaval avait déjà ses racines. Ses débuts se manifestaient par une tendance religieuse polythéiste avec le revêtement des dépouilles du totem des clans et d’autres activités de procession. Cette activité prédominée par des déguisements, préfigurait déjà le carnaval dans son ensemble.
La seconde est coloniale. Elle a vu les premières festivités se dérouler au Cap-Haïtien en 1730, selon Pierre de Vaissière dans son ouvrage Saint-Domingue, la Société et la vie créoles sous l’ancien régime – 1629-1789. Sans oublier le carnaval de la Plaine de Cul-de-Sac (Dans Souvenirs et Voyages de Alfred de Laujon en 1835). Cette période de l’histoire carnavalesque haïtienne a pris fin avec la fin de l’occupation américainde de 1915 à 1934.
Le carnaval ne gagnait pas encore les villes. Le carnaval avait quelques restrictions spéciales. L’évènement culturel se déroulait autour des plantations coloniales. Ce n’est qu’à partir de l’indépendance que le carnaval commençait à se dérouler aux environs de chaque ville. Chaque habitation avait son propre carnaval et ses propres bandes, la compétition se faisait entre les quartiers,
La troisième période a débuté à partir du gouvernement de Louis Borno entre 1922 et 1930. Jusqu’au milieu des années 80, les déguisements étaient plutôt traditionnels, avec un goût poussé pour les habitants précolombiens (les indiens) et certains personnages grotesques de l’histoire (ex. Charles Oscar, chef de la Police du président Vilbrun Guillaume Sam). Toutefois, récemment, il devient de plus en plus courant de voir des participants se déguiser en fameux et contemporains personnages.