Attaque contre le consulat jamaïcain : là où Haïti a violé la Convention de Vienne de 1963

Mardi 13 juin 2023, la ministre jamaïcaine des Affaires étrangères Kamina J. Smith a annoncé, pour une durée indéterminée, la suspension des services consulaires de la Jamaïque en Haïti. Ce n’est en rien une décision anodine car elle fait suite à l’attaque perpétrée, dans la soirée du 12 au 13 juin, par des bandits armés contre le local du consulat honoraire de la Jamaïque, à Tabarre.

Au regard du chapitre II, section I de la Convention de Vienne du 24 avril 1963 sur les relations consulaires traitant des privilèges et immunités concernant le poste consulaire, cette attaque n’est autre qu’un véritable scandale diplomatique. Suivant l’article 31 dudit chapitre, les locaux consulaires sont frappés d’inviolabilité et personne ne peut y pénétrer sans le consentement du chef de poste consulaire.

En cette matière, la prescription de l’alinéa 2 de l’article 31 est claire : « l’Etat de résidence a l’obligation spéciale de prendre toutes mesures appropriées pour empêcher que les locaux consulaires ne soient envahis ou endommagés et pour empêcher que la paix du poste consulaire ne soit troublée ou sa dignité amoindrie ».

Ce n’est pas la première fois qu’une telle situation se produit dans l’histoire diplomatique haïtienne. Le plus récent cas remonte au 12 février 2019 où des manifestants avaient fait irruption aux consulats d’Italie et du Pérou situés au numéro 40 de la Rue Lamarre. En ce qui concerne le cas du consulat jamaïcain, on peut déduire qu’Haïti n’a fait que réitérer son statut de mauvais élève.

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