ENTRE LA GOURDE ET LE DOLLAR : LA VALLÉE DE L’OMBRE ET DE LA MORT.
Depuis plusieurs années, la gourde, notre unité monétaire fait face à une perte de valeur considérable. Cette déchéance n’est pas anodine en raison de la multiplicité des causes greffées à ce sujet.
Les autorités monétaires ont tenté tous les coups possibles : opération « Open market » ou injection de liquidité mais rien ne marche.
D’ailleurs récemment, le gouverneur de la Banque centrale a fait savoir que la BRH injectera dix millions de dollars américains dans l’économie afin d’atténuer la contraction économique. Et elle a prévu l’ordre selon lequel, l’injection devrait se faire. Néanmoins, cela semble ne pas avoir de l’effet évident puisque la situation demeure alarmante.
Par ailleurs, le dollar américain connait chaque jour une ascension. Pour 1 dollar on obtenait 93.3 gourdes, soit 37,3 % après la mort du Président Jovenel Moise. Le pays s’est encore enfoncé dans ce bourbier et il a connu une hausse de plus de 20% version Ariel Henry, ce qui fait qu’il faut aujourd’hui 151,3 gourdes
pour convertir 1 dollar, selon le dernier communiqué de la BRH sur son site.
Dans cette tranchée, le pays connaît une inflation sévère, soit un taux d’inflation de 48,8 % selon IHSI. Donc les gens perdent leur pouvoir d’achat, certains ne parviennent même pas à acheter le nécessaire.
À cet effet, nous ne saurons oublier le rapport de la Coordination Nationale de la Sécurité Alimentaire ( CNSA ), indiquant que 4,7 millions de personnes en Haïti sont confrontées à une insécurité alimentaire aiguë, dont 1.8 millions sont confrontées à des niveaux d’insécurité alimentaire d’urgence (IPC 4). Parallèlement, il y a la machine infernale de l’insécurité qui fait sa course, et rend l’écosystème beaucoup plus incertain et inapte à l’investissement.
Ces chiffres sont des indicateurs clés que la crise multi- dimensionnelle qui gangrène le pays renforce l’hégémonie du dollar sur la gourde et ce problème perdurera très longtemps. Car jusqu’ici notre économie est majoritairement une économie d’importation.
La BRH doit-elle changer de stratagème ? Si nous considérons que cette dépréciation monétaire requiert une décision beaucoup plus structurelle que conjoncturelle. Il n’ est que d’attendre!
Coach en finance personnelle
Étudiant en sciences économiques